Les grands oubliés de la saison blanche : Stéphane Le Bihan, DG de VVF, alerte sur la situation critique des hébergeurs et autres ETI pour lesquels le plan de soutien prévu n’est pas adapté avec des remontées mécaniques fermées.
Avec cette fermeture en février, la saison est morte pour les acteurs de la montagne qui perdent ainsi 80% de la valeur ajoutée d’une saison d’hiver. Pour les territoires de montagne, c’est 50% du PIB qui disparaît en quelques mois, 12 milliards de chiffre d’affaires et 200 000 emplois directs et 400 000 emplois indirects en péril.
Un plan de soutien inefficace
Le plan de soutien du gouvernement assure 70% des charges fixes pour les petites structures et les remontées mécaniques. Toutefois, les hébergeurs, présents sur plusieurs stations de montagne ne bénéficient pas, à ce jour, d’un plan de soutien adapté. Ces ETI, des hébergeurs de différentes tailles, contribuent pourtant par leur présence et leurs investissements à développer l’économie du territoire.
Ces investissements ont déjà été réduits par deux confinements successifs, auxquels s’ajoute une fermeture des remontées mécaniques qui met en grave danger les modèles d’exploitation. Au-delà de leur métier, les hébergeurs contribuent pourtant à l’activité de tous les métiers de la montagne et irriguent le tissu économique de ces territoires.
Réfléchir hors périodes scolaires
Or, ces investissements sont largement assurés par les ETI de l’hébergement, des acteurs en capacité de rendre attractif les destinations montagne au-delà des vacances scolaires, pour la préserver de la désertification en dehors de ces périodes. Elles investissent dans ces territoires, elles développent la compétitivité, elles engagent les transformations durables, ce sont des acteurs positifs et moteurs pour l’avenir. Toutes les évolutions et les aménagements sont étroitement couplés aux capacités d’hébergement.
Économie locale
50% du chiffre d’affaires d’un hébergeur comme VVF profite directement à l’économie locale. Si VVF génère 1 M€ de chiffre d’affaires, ce seront 500 000 euros de plus distribués directement dans les commerces locaux. 80% des emplois seront issus de recrutements locaux. L’impact local correspond au modèle de l’économie sociale et solidaire.
Patrimoine en péril
La nature, la culture, l’agriculture, l’économie productive sont totalement imbriquées et chaque maillon de la chaîne contribue à l’essor de l’ensemble du territoire, du haut des sommets au creux de la vallée. L’économie de la montagne dépend de sa capacité à accueillir différentes populations tout au long de l’année. Ce sont des milliers d’emplois qui sont en jeu, la persistance des services publics et des commerces, et de toutes les infrastructures.
Stéphane Le Bihan, Directeur Général VVF