La grande interrogation qui a sous-tendu les deux jours de congrès des offices, comités départementaux et régionaux de Tourisme a été : à quoi peut-on, doit-on servir demain ? Et, par voie de conséquence, comment s’y préparer ?
Si les Français ont manifesté un grand appétit de vacances ces mois derniers, les responsables territoriaux du Tourisme, réunis dans leur fédération toute neuve, ADN, avaient un grand appétit pour les retrouvailles physiques, les discussions face à face, les échanges autour d’un verre ou d’un buffet. Privés de rencontres et abreuvés de webinars et de sessions zoom, ils ont été studieux et participatifs lors des sessions plénières et surtout des ateliers dédiés au bon fonctionnement d’un office ou agence de tourisme et aux bonnes relations à entretenir avec les élus, les populations, les partenaires, les prestataires….
Commission prospective
Mais bien au-delà de ce qui fait le programme « technique » d’une fédération territoriale ou professionnelle, le congrès d’ADN Tourisme a eu le grand mérite de soulever pas mal de questions sur l’avenir de la fonction. Représentation, accompagnement, promotion, proximité, partage, exemplarité, responsabilité… autant de termes qui ont ponctué les échanges avec une finalité : comment s’adapter aux comportements de demain, aux « variables » qui touchent tous les secteurs de la vie économique ?
A ce titre, la présentation du travail engagé par la commission Prospective a retenu toute l’attention. Elle s’engage à présenter au prochain congrès ADN Tourisme en 2023 plusieurs scenarii issus de l’analyse et de la prise en compte de 13 variables qui affectent immanquablement les missions.
Au premier rang de ces variables, l’appétence pour un tourisme plus durable, plus responsable justifie aussi la création d’une commission dédiée.
Requinqués et légitimés
Félicités par le secrétaire d’État, Jean-Baptiste Lemoyne, pour avoir aidé à « sauver la saison » et pour le travail de terrain continu de valorisation de l’offre française, les délégués techniciens et élus du tourisme territoriaux sont repartis plutôt gonflés à bloc… oubliant presque que les budgets des agglomérations, départements ou régions ne sont pas à la hauteur des besoins, que le découpage administratif freine souvent les initiatives transverses, que la loi NOTRe empoisonne encore les relations entre les tranches du mille-feuille qui s’approprient une « compétence partagée ».
Mais cela ne détourne pas vraiment l’enthousiasme du moment, stimulé par un président Christian Mourisard plébiscité en « standing ovation », surtout après avoir annoncé la fin proche de son mandat.
Déjà de prochains rendez-vous se profilent : l’assemblée générale statutaire au printemps prochain, les Rencontres du réseau à l’automne 2022 à Dunkerque. Entre temps, le siège de la Fédération animé par une quinzaine de personnes sous la double baguette de Véronique Brizon et Christophe Marchais aura de quoi s’occuper. D’abord avec le lancement prochain de l’extranet : ADN’CO, porte d’entrée unique pour accéder aux informations et aux services, et ensuite par la reprise de la gestion de DataTourisme, la plateforme collectant les « produits » France pour les mettre à disposition des opérateurs et startupers.