Le patron de la banque publique d'investissement Bpifrance, Nicolas Dufourcq, a estimé samedi 14 mars qu'il fallait mettre en place un "pont aérien de cash" pour soutenir les entreprises mises en difficulté par l'épidémie de coronavirus.
Pour les entreprises "en détresse", notamment dans les secteurs de l'hôtellerie, de l'évènementiel ou les autocaristes, qui vivent ce qui s'apparente à "une crise cardiaque", "il faut un pont aérien de cash", a affirmé M. Dufourcq sur France Inter, samedi dernier.
La notion de "pont aérien" fait référence au ravitaillement par les airs mis en place par les Américains et les Britanniques lors du blocus de la ville de Berlin, de l'automne 1948 à l'automne 1949.
Le plan de la Bpi
Le gouvernement a mis à contribution Bpifrance pour soutenir la trésorerie des PME et des entreprises de tailles intermédiaires, via notamment l'octroi aux banques d'une garantie à 90% des crédits qu'elles accordent à ces entreprises en difficulté. Ce plan "permet d'injecter 3 milliards d'euros de crédit dans l'économie française", a indiqué le patron de la banque publique, ajoutant que "s'il faut plus, s'il faut passer à 6, 7, 8 ou 9 milliards, on le fera".
« La Chine est en train de repartir »
Il s'est toutefois voulu rassurant sur le caractère temporaire de cette crise, avec la reprise de l'activité qui s'amorce en Chine, et une certaine résistance de nombreux secteurs économiques, touchés dans une moindre mesure par les conséquences de l'épidémie. "Il y a des canaux de transmission de la crise", via les difficultés des chaines d'approvisionnement dans certaines industries. "Mais les commandes ne sont pas annulées (...) pour l'instant ça tient", a-t-il noté.
La crise liée au #coronavirus, plus grave que celle de 2008 ? "Si on se met tous dans une psychologie de court terme, ce sera une crise longue. Il faut s'imposer une discipline de réflexion à long terme." @NicolasDufourcq @Bpifrance #Narretepasleco @franceinter pic.twitter.com/SoFTKXFZSz
— Alexandra Bensaid (@Alex_Bensaid) March 14, 2020
"La Chine est en train de repartir" et "les bateaux qui partent de Chine sont à nouveau pleins", a-t-il souligné. Selon lui, "si les psychologies ne flanchent pas, si on ne rentre pas dans une sorte de complexe dépressif collectif (...) ça repartira".