Lors de la récente édition de CAR, le congrès des adhérents du réseau Réunir, les discussions ont principalement, voire essentiellement, tourné autour des solutions à trouver à court et moyen terme pour pallier la pénurie de chauffeurs de bus et cars.
Le temps était radieux à Dinard les 13 et 14 octobre dernier pour accueillir la petite centaine de chefs d’entreprise membre du réseau Réunir, qui se préoccupe de trouver des solutions collectives aux adhérents individuels pour faciliter leur activité au quotidien. Ensemble on est plus fort, ensemble on apporte davantage d’idées et d’expérience à partager.
Mais là, dans les salons du Grand Hôtel Barrière, les conversations tournaient en rond autour d’un problème majeur qui plombe toutes les velléités de redémarrage de l’activité : la pénurie de chauffeurs qualifiés.
Un phénomène conjoncturel
Le président du réseau, Alain-Jean Berthelet, se veut plutôt optimiste sans minimiser les conséquences à court terme. « La pandémie et l’inactivité conséquente de nos chauffeurs leur ont donné le sentiment qu’on pouvait avoir une autre vie, plus agréable, sans travailler le matin, à des horaires parfois compliqués. Beaucoup nous ont quitté pour d’autres secteurs plus réguliers, d’autres attendent que les aides se terminent ». Au-delà du constat, il se veut plus rassurant : « Je suis persuadé que beaucoup vont revenir à la raison. Ils verront bien que le travail fait partie de la vie et que nos entreprises s’adaptent. C’est un trou d’air conjoncturel mais pas structurel ».
Projet Pilote
L’une des réponses du réseau est la présentation du projet Pilote, en partenariat avec le cabinet Vitruv et le GEIQ, groupement d’employeurs. Il s’agit d’un « parcours » qui doit conduire en 12 à 14 mois à l’obtention du titre professionnel Compagnon de Route. Un parcours en plusieurs étapes qui passe par un diagnostic des besoins et de l’identité de l’entreprise, la sélection de candidats, leur prise en formation avec une longue période d’alternance dans l’entreprise et la labellalisation finale.
Une solution déjà utilisée avec satisfaction par des entreprises de transport de voyageurs du bassin de Pau, mais qui nécessite un délai d’un an minimum pour produire des résultats.
Le brainstorming entre patrons a apporté quelques exemples de solutions à court terme, qui ne résolvent pas le problème mais en limitent les effets. Venu soutenir le réseau dans ses réflexions, Jean-Sébastien Barrault, le président de la FNTV, a insisté sur le fait que le sujet sera aussi central des discussions du prochain congrès à Paris et qu'il mobiise les ministres concernés
Le sujet reste épineux et il a plombé des retrouvailles tant attendues entre membres d’un réseau dynamique, qui s'est félicité de la prise en main de l’organisation du congrès et de son animation, par la jeune équipe de permanents, notamment de la filiale commerciale Say Bus by Réunir.
Les soucis ont été oubliés le temps d’une soirée animée au casino, sur laquelle nous jetterons un voile discret. Il fallait au moins ça pour requinquer des patrons d’entreprise qui ont de nouveau des clients et des dossiers, notamment pour les voyages en groupe, et qui peinent à les satisfaire. C'est rageant !