Malgré une reprise sensible de l’activité touristique, les entreprises se trouvent confrontées à un problème majeur, le manque de personnel qualifié. Outre la nécessaire revalorisation des métiers, la qualification des prestations donnerait davantage envie de rentrer dans les filières.
Il est intéressant de noter que le premier axe annoncé du plan de Reconquête est justement celui de : Conquérir et reconquérir les talents
Les entreprises du tourisme peinent à recruter, révélant une attractivité des métiers du tourisme en berne. Le plan vise à renforcer et pérenniser les emplois et les compétences du secteur afin d’améliorer l’attractivité des métiers, gages de qualité et de compétitivité dans un contexte où la concurrence internationale va s’intensifier.
Le plan s’attaque aussi aux difficultés de recrutement rencontrées dans certaines branches (HCR, transports). Pour cela, il est nécessaire de :
→ accompagner les transformations de l’emploi et des compétences par une meilleure adaptation de l’offre de formation (initiale comme continue), en cohérence avec les besoins des entreprises et des destinations ;
→ restaurer l’attractivité des métiers du tourisme, notamment auprès des jeunes générations et de communiquer pour valoriser les carrières du tourisme qui offrent de nombreuses perspectives de formation, de progression et de mobilité.
Trois mesures sont avancées
1 Lancer une grande campagne nationale de communication et instituer une semaine des métiers du tourisme pour valoriser les métiers et carrières du secteur, notamment auprès des jeunes. L’Etat va mettre 10 millions d’euros sur la table jusqu’en 2024 pour cette campagne télévisée dont les spots vont s’inspirer de ce que l’armée de terre a déployé pour recruter. `
2 Déployer des guichets d’accueil et d’orientation des saisonniers dans les territoires touristiques. Et notamment leur donner des informations sur les possibilités de logement et de mobilité.
3 Créer un réseau d’excellence des écoles et formations du tourisme chargé de renforcer et de rendre attractives et visibles les formations du tourisme, permettant la création de 400 places d’étudiants entre 2022 et 2024. L’Etat va y consacrer 8 millions d’euros.
Axe 2 Montée en qualité de l’offre française
Le plan vise à renforcer, à faciliter et à provoquer les investissements dans le secteur touristique français, avec un objectif de 20 milliards d’euros d’investissements en 2030 (contre 16 milliards d’euros en 2019). Cet effort doit se faire dans le sens d’une montée en qualité de l’offre touristique, en particulier de l’hébergement (hôtels, campings, meublés touristiques, colonies de vacances) et de la restauration (qualité des produits, de la prestation, du service, de l’expérience client).
L’objectif est de faire correspondre l’offre aux attentes nouvelles des touristes étrangers comme nationaux en matière d’accueil, de durabilité ou de connectivité. Le plan doit aussi être l’occasion de renforcer certains secteurs déjà attractifs mais très concurrentiels et affaiblis par la crise comme le tourisme d’affaires et l’évènementiel.
Pour ce faire, le plan œuvre non seulement à mobiliser les outils d’accompagnement et d’investissement à disposition du secteur, mais aussi à simplifier l’environnement réglementaire des acteurs. Le partage et la maîtrise de la « data » sont, quant à eux, la clé pour imaginer et concevoir de nouvelles offres, de nouveaux services et coller au plus près des attentes et des comportements des voyageurs. La meilleure résilience des acteurs du secteur passera donc par la production, la diffusion et la valorisation de données précises, réactives et territorialisées du tourisme, dans la perspective d’une meilleure connaissance du secteur par ses acteurs (opérateurs, entreprises, destinations). L’État travaillera à la mise en œuvre et au déploiement d’outils de mesure et d’observation efficients et interopérables.
Six mesures spécifiques
1) L’offre publique de prêts de long terme en faveur du tourisme sera renforcée sur les deux prochaines années. La montée en qualité de l’hôtellerie‐restauration des villes moyennes fera l’objet d’un soutien spécifique pour revitaliser ce segment nécessaire à l’attractivité touristique des territoires. 1,312 milliard d’euros mobilisables sur 3 ans
2) Simplifier le cadre règlementaire pour encourager l’investissement dans les secteurs de l’hôtellerie de plein air et des résidences de tourisme.
3) Soutenir à hauteur de 100 millions d’euros les acteurs du tourisme d’affaires et de l’évènementiel.
4) Mettre en place un mécanisme de réassurance publique pour sécuriser le marché de la garantie financière des opérateurs de voyages et de séjours. 165 millions d’euros y seront consacrés.
5) À travers France Tourisme Observation, structurer et valoriser les données touristiques au profit d’une meilleure connaissance du secteur par ses acteurs. 6,1 millions d’euros
6) Soutenir financièrement le départ en vacances de 50 000 jeunes et 100 000 seniors en situation de précarité par an d’ici 2025 et favoriser l’offre de tourisme social pour les ultramarins. 50 millions d’euros