La fédération professionnelle demande au gouvernement d’accompagner les entreprises du transport routier de voyageurs en prolongeant les dispositifs d’aides au moins jusqu’en juin, en permettant à ces entreprises de décaler de 6 mois supplémentaires leurs échéances.
Depuis un an, les entreprises de transport routier de voyageurs sont confrontées à une crise sans fin qui les met à rude épreuve chaque mois. En un an, les transports touristiques ont perdu 80% de chiffre d’affaires et les transports conventionnés (transports scolaires et lignes régulières interurbaines) ont subi 20% de pertes en moyenne.
Grâce à l’intégration du transport de voyageurs dans le « plan tourisme », la profession est reconnue comme l’un des « secteurs protégés » de l’économie et a bénéficié, à ce titre, d’aides de l’Etat qui ont été adaptées aux différentes étapes des restrictions sanitaires. Sans l’activité partielle à taux majoré, les exonérations de cotisations sociales et le fonds de solidarité, de nombreuses entreprises n’auraient pas survécu en 2020.
Les annonces faites par le ministre de l’Économie sur la prolongation du fonds de solidarité en février et la compensation de 70% des charges fixes qui s’y ajoutera est à nouveau une bonne nouvelle pour les entreprises dont l’activité principale est le tourisme et qui sont à l’arrêt complet depuis un an. L’annonce par la Ministre du Travail la semaine dernière de la prolongation de l’activité partielle à taux majoré au mois de mars est salutaire pour toutes nos entreprises.
Bien sûr merci, mais…
La FNTV remercie l’Etat pour l’ensemble des dispositifs mis en place, mais alerte sur les seuils d’éligibilité qui excluent les entreprises dont les pertes sont inférieures à 50% de chiffre d’affaires. Ces entreprises familiales dont l’équilibre repose souvent sur le fait qu’elles exercent à la fois des activités régulières et des activités touristiques, sont exclues depuis l’automne du fonds de solidarité. Elles sont exclues de la compensation des charges fixes et des congés payés. Elles sont aussi exclues des mesures mises en place par les assureurs sur les véhicules immobilisés du fait de la crise.
C’est pourquoi la FNTV demande instamment à l’Etat de permettre à ces entreprises de manière urgente d’isoler le chiffre d’affaires lié au tourisme pour les rendre éligibles à une partie des aides. A défaut, les PME emblématiques du transport routier de voyageurs risquent de disparaître.
Échéance fatale de mars
Par ailleurs, dès ce mois de mars, ces entreprises vont devoir recommencer à rembourser leurs échéances de prêts bancaires ou de crédits-baux alors qu’elles n’ont pas la trésorerie qui leur permettrait de le faire. Alors que les remboursements de PGE ont été décalés d’un an supplémentaire, les crédits qui financent les parcs de véhicules de ces entreprises vont reprendre dans les prochaines semaines. Les établissements bancaires, qui avaient accepté de prolonger les moratoires sur ces crédits au-delà des 12 mois initiaux accordés, refusent de nouveaux décalages, malgré les consignes de souplesse et d’examen au cas par cas annoncés par Bruno Le Maire et la Fédération Bancaire Française le 14 janvier.
La FNTV demande au gouvernement de continuer à accompagner les entreprises du transport routier de voyageurs en prolongeant les dispositifs d’aides au moins jusqu’en juin, en permettant à ces entreprises de décaler de 6 mois supplémentaires leurs échéances d’emprunts ou de leasing et en leur ouvrant la possibilité d’isoler la part d’activité liée au tourisme des entreprises afin qu’elles soient réellement considérées comme un « secteur protégé ». Si ces mesures ne sont pas prises rapidement, des centaines d’entreprises et des dizaines de milliers d’emplois ne survivront pas.