Chronique d’une lente agonie en raison des prochaines échéances fatales aux entreprises de transport touristique. Un rassemblement est organisé le vendredi 12 cours de Vincennes.
En moyenne, le secteur des transports touristiques par autocar a perdu 80% de chiffre d’affaires. Certaines de ces entreprises exercent exclusivement leur activité dans le secteur du tourisme, ce qui les place dans une situation dramatique et sans un accompagnement adapté. C’est un enterrement de tout ce pan de l’économie qui est programmé.
Pour celles qui continuaient à avoir un semblant d’activité, notamment sur des contrats périscolaires, la fermeture des équipements sportifs a été le coup de grâce.
Oubliées dans le premier plan tourisme du 14 mai 2020, l’État a rectifié le tir en octobre après différents mouvements de contestation des entreprises de transport.
Malgré toute la bonne volonté du Gouvernement et notamment la prolongation du fonds de solidarité, de l’activité partielle, du report possible des PGE pour les structures qui ont eu la chance de l’obtenir, ces mesures ne permettront pas au secteur de s’en sortir.
Un printemps à haut risque
En effet, à compter du mois de mars, les transporteurs vont devoir reprendre les remboursements de prêts et redevances de crédit-baux, notamment sur les véhicules qui représentent des investissements lourds et incontournables (de 280 à 480 K€ l’unité).
Malgré les recommandations d’assouplissement des conditions de reprise de ces encours, portées par le Gouvernement et la Fédération Bancaire Française, les établissements financiers demeurent inflexibles quant à la reprise des échéances.
Or, la plupart des entreprises du secteur ne disposent pas de la trésorerie suffisante pour faire face à ces échéances.
En outre, une des spécificités du secteur est le montant colossal des investissements nécessaires à l’exploitation et principalement le coût d’acquisition des véhicules.
A ce titre, les montants à rembourser représentent plus de 20% des coûts fixes.
Les demandes du secteur
Le GATF demande instamment au Gouvernement de prendre en compte les particularités du secteur et à ce titre :
- Segmenter la part de chiffres d’affaires liée à l’activité tourisme afin d’étendre l’accès aux aides d’État ;
- Étendre les aides aux entreprises du secteur S1 qui subissent une baisse d’activité dès 40 % de perte de chiffres d’affaires ;
- La suppression du seuil d’un million d’euros de chiffres d’affaires mensuels pour être éligible au dispositif de prise en charge d’une partie des coûts fixes.
- Compte-tenu des perspectives de reprise qui s’éloignent toujours plus, le report sine die des échéances de toutes les immobilisations pour au moins 6 mois.
- Être inclus au dispositif de prise en charge des coûts fixes, au même titre que les loisirs indoor (salle d’escalade, bowling, etc.) les salles de sport, les zoos, les établissements thermaux, les entreprises du secteur HCR et les résidences de tourisme situées en montagne.
Des actions d’envergure sont envisagées par les chefs d’entreprises afin de faire porter la voix de leurs revendications qui ne sont que la traduction de leurs inquiétudes.
70 entreprises et 150 autocars
Un mouvement de protestation qui réunira près de 70 entreprises et 150 autocars est programmé ce vendredi 12 mars à partir de 8h00, Cours de Vincennes (Paris 12ème).
Le cortège se rendra jusqu’à la Place Jacques Rueff, dans le respect des règles de sécurité et sanitaires en vigueur.
Les porte-paroles du GATF (Groupement des Autocaristes du Tourisme Français) et les représentants du CAI (Collectif des Autocaristes Indépendants) demandent à être reçus en délégation par le Premier Ministre, afin de lui exposer, à travers des chiffres concrets, les incertitudes des professionnels du secteur et leur mort programmée, faute de mesures adaptées pour sauver la profession.