Rédigé par de nombreux élus de territoires touristiques (*) ce courrier est adressé à Edouard Philippe pour l’inviter à instaurer un nouveau titre de paiement, abondé par l’Etat et les collectivités, et/ou les CSE pour créer du pouvoir d’achat pour les prochaines vacances.
« Monsieur le Premier ministre,
(…) Au-delà du nécessaire traitement de l'urgence, il nous paraît impératif d'accompagner durablement un secteur économique et touristique majeur dans l’animation et la richesse de nos territoires. Pour que la relance soit prompte, efficace et durable, il est nécessaire de cibler en priorité les publics et les secteurs les plus fragilisés par la crise. En l'occurrence, soutenir le secteur touristique, de l'hôtellerie et de la restauration, en même temps que les personnes précaires et peu favorisées qui vont subir les effets de la crise sociale qui s'annonce.
Nous vous proposons d'agir directement, en toute transparence et de manière traçable, via un titre spécial de paiement dédié (type titres-restaurant, chèques culture, chèques vacances, chèques cadeaux, CESU, CAP, etc.) abondé par l'Etat, par les collectivités locales volontaires, éventuellement aussi par les comités d'entreprise. Il s'agirait d'un moyen de paiement sous forme d’un chèque ou d’un titre dématérialisé consistant en une aide à l'assiette, à la nuitée et au transport qui pourrait être réservée aux 50% de Français dont le revenu est inférieur au revenu médian, c'est- à-dire un peu au-delà des 40% de Français habituellement non-partant en vacances.
A la différence d’un versement monétaire sur des comptes bancaires ou dans des circuits fi- nanciers, les titres spéciaux de paiement garantiraient une relance ciblée du secteur touristique par la consommation. Le ciblage peut même viser des territoires spécifiques. En accordant à ces titres une durée de vie limitée à six mois, ils inciteraient à une reprise de la consommation rapide.
L’autre effet vertueux de ce type de soutien à la demande est son effet multiplicateur consta- té de manière systématique. Un montant alloué génère dans les faits une dépense supérieure auprès des commerçants par le complément que le bénéficiaire apporte lors de l’achat. Ainsi, l’enveloppe d’aide décidée par la collectivité se traduira par un apport d’affaires supérieur chez les commerçants.
Enfin, au-delà d’une réponse directement économique et sociale, la mise en place d’une solution de soutien ciblé est également un outil de transformation de long terme pour un développement durable et résilient de nos territoires, partagé et porté par l’ensemble d’une communauté territoriale.
Le dispositif est simple, lisible et connu. Des opérateurs existent et des solutions techniques réactives d'innovation sociale et de développement sont disponibles pour mettre en place rapidement un dispositif économiquement efficace et socialement juste.
(…)
*Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine, Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Laurent Ughetto, président du département de l’Ardèche, Xavier Fortinon, président du département des Landes, André Viola, président du département de l’Aude, Philippe Martin, président du département du Gers, Mathieu Klein, président du département de Meurthe-et-Moselle, Hervé Saulignac, député de l’Ardèche, Gisèle Biémouret, députée du Gers, Boris Vallaud, député des Landes, et Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle,