La Piscine à Roubaix a lancé en décembre dernier une opération de financement participatif en collaboration avec la plateforme Dartagnans.fr visant à récolter des fonds pour la mise en œuvre d’un chantier de collections autour de son fonds textile.
Le Cercle des Entreprises Mécènes de La Piscine s’est montré plus qu’intéressé par cette campagne et a décidé d’offrir au musée le montant du premier palier 50 000 € pour lancer l’opération de restauration du premier lot de livres d’échantillons.
Pour Axelle Lotin, présidente de cette association qui fédère plus de 40 entreprises, « lorsque le projet nous a été présenté en conseil d‘administration notre participation nous est apparue comme une évidence. En période de crise il est indispensable de rester sur les fondamentaux : un musée est destiné à conserver, mettre en valeur et faire partager notre patrimoine culturel. L’objet du Cercle est de soutenir les investissements du musée La Piscine pour servir ses missions originelles : un musée ouvert notamment aux entreprises et aux jeunes publics. Les collections textiles au-delà de leur symbole historique et du patrimoine qu’elles représentent, servent encore aux entreprises et aux étudiants. Les restaurer et les rendre plus accessibles grâce à de nouveaux médias, voilà qui entre parfaitement dans notre vocation et nous assure de continuer à jouer notre rôle pour le plus grand bonheur de tous, quand les beaux jours seront revenus. »
Pour l’heure, 57 000 € ont ainsi pu être collectés et vont permettre au musée de commencer ce chantier conséquent qu’il mènera sur plusieurs années.
Conservation et inspiration
Créé en 1835, le musée industriel de Roubaix est à l’origine exclusivement consacré au tissu et regroupe des échantillons du meilleur de la production locale. Cette collection initiale est réunie dans le double souci de conserver la trace de la création industrielle contemporaine et de constituer un fonds de référence esthétique et technique pour la formation des futurs ingénieurs roubaisiens. Rapidement, la vocation pédagogique s’impose et la production roubaisienne s’enrichit d’albums d’échantillons réunissant des tissages et des imprimés produits par des manufactures de diverses origines, de collections de tissus anciens puis de vêtements de prêt-à-porter. Riche de près de 40 000 pièces, allant des tissus coptes (4e siècle avant J.-C.) aux créations les plus contemporaines (Christian Dior, Jean-Paul Gaultier, Paule Leleu, Elisabeth de Senneville, Marimekko, Michèle Lemaire, etc.), en passant par une série rarissime de tissus russes et une exceptionnelle collection de soieries du XVIIIe siècle, ce fonds s’impose aujourd’hui internationalement par sa qualité. Il demeure une source d’inspiration pour les professionnels et les créateurs et constitue le socle d’une mémoire fondatrice, en harmonie avec la volonté de la ville de réanimer ce patrimoine et l’identité textile de Roubaix.