Le Snelac, syndicat professionnel des parcs de loisirs, s’inquiète des mesures restrictives qui sont annoncées ou en préparation et qui limiteraient sérieusement l’accès aux attractions et aux parcs en général, mettant gravement en cause les équilibres financiers.
Dans un communiqué, le Snelac s'émeut : « Le Président de la République a présenté la semaine dernière les différentes étapes de la levée des restrictions sanitaires. Le calendrier s’étend du 3 mai au 30 juin et séquence la réouverture des commerces et lieux de culture ou de sport. Les sites de loisirs et culturels saluent ces décisions et sont conscients de la difficulté de gérer cette crise sanitaire. Cependant, les parcs à thème seraient autorisés à rouvrir le 19 mai mais sans les attractions qui ne le seraient pas avant le 9 juin. De plus, alors que le Premier ministre n’a pas arrêté ses arbitrages, l’obligation de présentation d’un pass sanitaire à l’entrée de nos sites au-delà de 1000 visiteurs serait à l’étude.
Une mesure injustifiée et inapplicable
Les exploitants de parcs dénoncent une mesure, qui si elle était mise en oeuvre, serait injustifiée et inapplicable. Injustifiée car les grands centres urbains ne sont pas soumis à ce pass alors que la gestion des flux n’y est pas maîtrisée. Au contraire, les exploitants sont des professionnels de la gestion des flux dans de grands espaces privés de plein air.
Injustifiée car les sites de loisirs ne peuvent et ne doivent pas être assimilés aux grands "événements" ponctuels (matchs, tournois, festivals, concerts, etc.). La gestion des flux des visiteurs profite de très grands espaces extérieurs (accès, déplacement sur le site, sortie), et est donc très différente de celle qui caractérise les grands événements. Par ailleurs, la majorité de nos visiteurs ne réservent pas leur entrée à nos sites, contrairement à un grand événement dont l’accès est réservé longtemps à l’avance.
Les jeunes et les familles seraient pénalisés
Injustifiée car nos visiteurs sont majoritairement composés de familles, de jeunes et d’enfants. Leur imposer un pass consisterait à les discriminer et à les inciter à aller se faire vacciner, dans la limite des doses disponibles pour le faire et alors qu’ils ne seraient pas prioritaires. Et cela pose également la question de la vaccination des enfants. Nos entreprises privées ne doivent pas porter la charge de la stratégie vaccinale du gouvernement.
Inapplicable car nous imposerions à nos visiteurs un pass sanitaire alors que nous n’avons pas le droit de l’imposer à nos équipes d’accueil, jeunes et donc qui seront vaccinées en dernier.
Un impact majeur sur les emplois et l’économie des territoires
Pour ces raisons, l’exploitant ne pourrait prendre le risque d’imposer le pass et choisirait donc de ne pas rouvrir cette saison en raison du ratio chiffre d’affaires/charges de fonctionnement ne permettant pas à ces entreprises de survivre. Cela risque d’avoir un impact majeur direct sur l’emploi et l’économie locale. Car outre l’embauche de personnes, les sites de loisirs et culturels font aussi travailler l’ensemble des fournisseurs des environs. Et tandis que des bassins d’emplois se retrouvent sinistrés après la fermeture de gros pôles industriels, parce que l’activité a été transférée à l’étranger, les emplois créés par les sites de loisirs ou culturels, eux, sont non délocalisables. Les investissements d’une région autour d’un site se font sur le long terme.
La sécurité sanitaire est la priorité des exploitants. En 2020, ils ont mis en place un protocole sanitaire strict qui a fait ses preuves puisqu’au cluster ne fut à déplorer. Imposer à la filière des dispositions adaptées à une autre serait contre-productif.
Afin que les sites de loisirs, sources d’évasion et de plaisir, puissent continuer à apporter des émotions aux nombreuses familles, tout en conservant leur rôle majeur d’acteur de la vie économique locale, nous vous demandons au gouvernent de prendre en compte les particularités de nos métiers et de ne pas imposer de pass sanitaire dans les parcs de loisirs.
Le SNELAC regroupe aujourd’hui un réseau de près de 500 entreprises : parcs d’attractions, parcs aquatiques, parcs à thème ou à vocation scientifique, parcs animaliers, sites culturels, musées, châteaux et sites naturels.
- 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires
- 63 millions de visites par an