Selon une récente étude d’Atout France et du Snelac, le syndicat professionnel du secteur, les sites de loisirs français accueillent chaque année quelque 70 millions de visiteurs, toutes nationalités confondues, pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, ce qui en fait le marché leader en Europe.
Si ce succès s’est construit patiemment, et solidement, sur ces 40 dernières années, les parcs se doivent de renouveler constamment leur offre, désormais à vitesse grand V, et provoquer visites et revisites avec des attractions et autres animations toujours différentes. Nous faisons le point sur leurs dernières innovations.
Car bien au-delà de la visite découverte, la recette du succès des parcs tient bien dans la revisite. Fidéliser le client est un enjeu majeur qui implique de lourds investissements. De fait, pour les parcs de loisirs en France, le secret de la longévité se cache dans le renouvellement des attractions, animations, ateliers ludiques, projections de film ou spectacles le cas échéant. Sur ce secteur spécifique des « sites de loisirs », une étude publiée en avril 2018 par Atout France et le Snelac (Syndicat National des Espaces de Loisirs, d'Attractions et Culturels), précise : « en 40 ans, les opérateurs de loisirs se sont imposés comme d’importants investisseurs dans le monde du tourisme, réalisant entre 300 et 400 millions d’euros d’investissements annuels. C’est aujourd’hui un secteur économique qui génère un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros par an pour 42 000 salariés. Filière affichant sa bonne santé, le marché en France est plutôt dans une phase de maturité avec un maillage du territoire largement réalisé. S’il existe toujours des grands projets impliquant acteurs publics et privés, ce sont plutôt les sites existants et les projets d’envergure régionale ou même de proximité qui dynamisent le secteur. » Et de préciser en complément que « la « resortisation » en cours, qui se traduit par le développement d’hébergements et de services complémentaires au cœur des sites, constitue une tendance forte depuis quelques années. »
40 ans (précisément 42 désormais), c’est le bel âge du Puy du Fou, un parc né avec son château dégagé de ses ronces et de ses orties en 1977 afin de devenir le haut lieu de l’histoire de la Vendée. En 2018, le Puy du Fou a comptabilisé plus de 2,3 millions de visiteurs, son nouveau record historique avec une quatrième saison consécutive au-dessus des 2 millions (+ 32 % en 5 ans), pour un chiffre d’affaires de 112 millions d’euros (+ 77 % en 5 ans).
40 ans, c’est aussi l’âge qu’atteindra le ZooParc de Beauval l’an prochain, au départ un simple petit parc ornithologique au cœur du Loir-et-Cher, ouvert en 1980, et désormais un vaste royaume regroupant 10 000 animaux et 600 espèces différentes. L’exercice 2018 fut aussi un excellent cru pour le ZooParc de Beauval avec une fréquentation en hausse de 7 % pour dépasser 1,5 million de visiteurs, soit 100 000 entrées de plus que la saison précédente, les visites s’échelonnant désormais des vacances d’hiver à celles de la Toussaint. Dans le même temps, et sans surprise, le chiffre d’affaires s’est envolé : 72 millions d’euros (vs 60 millions en 2017).
Des investissements colossaux
Un peu plus jeune, le Futuroscope, mis sur orbite en 1987, a soufflé ses 30 bougies il y a deux ans. Le parc poitevin a enregistré 1,85 million de visiteurs en 2018, pour 103 millions d’euros de chiffre d’affaires. Rappelons que l’an dernier, pour créer son incroyable attraction vedette « Sébastien Loeb Racing Xperience » (expérience immersive résultant de la VRD 5D, un assemblage technologique hors norme avec simulateur électrodynamique, images réelles 6K et en 360°, mais aussi, effets sensoriels), le Futuroscope avait consacré un budget de l’ordre de 6,5 millions d’euros.
Un autre géant français du secteur, le parc Astérix, devient également trentenaire en 2019 (voir notre encadré). Pour le célèbre village gaulois, les voyants sont, là encore, au vert puisque le record d’affluence a été atteint la saison dernière avec près de 2,2 millions de visiteurs (+ 7 % vs 2017), le tout associé à un chiffre d’affaires de 108 millions d’euros € (+13%). C’est du lourd, et sortant un tout petit peu de l’Hexagone pour nous rendre à Europa-Park, en Allemagne, on trouve là encore, un site qui investit : des travaux monumentaux de construction du nouvel univers aquatique « Rulantica » sont en cours, pour une ouverture prévue de cette attraction pour fin 2019 Et en 2018, avec plus de 5,6 millions de visiteurs, Europa-Park a une fois de plus battu de peu son record de fréquentation par rapport à l’année dernière. « Nous sommes très heureux que malgré l’incendie du mois de mai, les visiteurs nous soient restés si fidèles. La longue période de canicule de l’été n’était en effet pas favorable mais le mois d’octobre avec Halloween et la saison hivernale ont compensé », déclarait Roland Mack, le propriétaire, lors de la présentation des résultats. Rappelons qu’Europa-Park recense environ 25 % des visiteurs venant de France.
Le déploiement stratégique des parcs se poursuit par ailleurs en termes d’acquisition. Ainsi, fin mars, la Compagnie des Alpes (déjà propriétaire du Parc Astérix, du Futuroscope, du parc France Miniature, de Walibi Rhône-Alpes ou encore des Walibi aux Pays-Bas et en Belgique), vient-elle d’annoncer avoir réalisé l’acquisition de 100% des parts de Familypark, le 1er parc de loisirs autrichien. Au cours de l’exercice 2018, Familypark a réalisé un chiffre d’affaires de 19,1 millions d’euros, en accueillant 716 000 visiteurs. Le montant de l’acquisition fait ressortir une valeur d’entreprise de 72,5 millions d’euros. Pour Dominique Marcel, Président-directeur général de la Compagnie des Alpes, « cette acquisition s’inscrit parfaitement dans la ligne stratégique que le Groupe déploie depuis plusieurs années dans ses parcs. Elle vient renforcer la couverture géographique d’un portefeuille de parcs très cohérent. Nous sommes donc très heureux d’accueillir Familypark parmi nos sites. Dans ce contexte, le Groupe va poursuivre ses efforts pour saisir les opportunités d’acquisition créatrices de valeur ».
La suite du dossier Marché dans le numéro 84 Mai 2019 de Bus&Car Tourisme de groupe