Multiple, innovante et décomplexée, l’offre œnotouristique française s’appuie sur un puissant terreau. Dix-sept régions viticoles françaises, dont trois vignobles classés par l’Unesco (Saint-Emilion, la Champagne, la Bourgogne), sont taillées pour répondre aux amateurs d’authenticité et d’expériences…
Petits ou grands domaines, appellations prestigieuses ou plus discrètes ont pris conscience des enjeux. En 2016, l’œnotourisme a attiré dix millions de visiteurs, en progression de 33% sur cinq ans, avec 5,2 milliards d’euros de recettes estimées. Les premières Assises Nationales de l’Œnotourisme tenues en décembre dernier et ses 20 propositions dévoilées dans la foulée devraient booster un marché prometteur, qui présente l’immense intérêt de favoriser une irrigation des visiteurs jusque dans les plus petits villages viticoles.
Elle est devenue le totem de l’œnotourisme en France, et de Bordeaux, capitale mondiale du vin. Entre les eaux de la Garonne et les écluses du bassin à flot, la silhouette singulière de la Cité du Vin s’impose dans le paysage depuis juin 2016. Lieu de culture universel sur l’histoire du vin, le site qui a coûté la bagatelle de 81 M € s’impose comme le symbole de cet œnotourisme en mouvement. Cheville ouvrière du projet avec une poignée d’autres convertis, la vigneronne médocaine Sylvie Cazes, présidente de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin qui exploite la Cité du Vin, se souvient : «Beaucoup de gens voulaient que l’on fasse la Cité dans un bâtiment ancien. Nous voulions au contraire prouver que la viticulture, par nature ancrée dans des traditions très anciennes, pouvait se réinventer ».
Tablant sur une fréquentation de quelque 450 000 visiteurs par an, la Cité du Vin a atteint son objectif. Au mois d’août 2018, le millionième visiteur était fêté. Sur l’année 2018, 445 000 visiteurs, 180 nationalités, dont 62% de français ont franchi la porte. Mais l’impact de la Cité du Vin va bien au-delà…. Sylvie Cazes éclaire : « On a vu alors beaucoup de propriétés s’ouvrir, des initiatives naître. De même l’impact médiatique, près de 3 000 articles de presse la première année d’exploitation, a été un moteur puissant. Les amateurs de vin étrangers, notamment, se sont trouvé une raison supplémentaire de venir à Bordeaux ».
Championne incontestée
Un booster indéniablement… En 2017, Bordeaux a été le théâtre du premier workshop « Destination Grand Crus Classés 1855 Médoc et Sauternes », visant à faire découvrir l’offre œnotouristique de ces crus de prestige jusque-là frileux à ouvrir leurs portes. Il y a bien eu quelques précurseurs…tels la famille Cathiard au Château Smith-Haut Lafitte et aux Sources de Caudalie -seul hôtel catégorie Palace dans les vignes françaises- dont le concept de vinothérapie reste unique ; ou encore le groupe de Bernard Magrez, l’homme aux quarante châteaux, dont le navire amiral reste le Château Pape Clément.
Avec pas moins de 65 appellations sur 111 000 hectares, 8 000 châteaux, 13 000 viticulteurs, la Gironde, où se glisse le premier vignoble de vins fins au monde est la championne incontestée de l’œnotourisme. Elle a accueilli 18% des 10 millions d’œnotouristes en France en 2016, talonnée par la Champagne, 17,2%, l’Alsace, 16,9% et le Beaujolais, 16,2%.
Il n’en reste que chaque région viticole est en ébullition.
La suite du dossier Marché est à lire dans l'édition de Février 2017 de Bus&Car Tourisme de groupe