Plus que jamais, châteaux, citadelles et abbayes sont au programme des voyages de groupes. Mais féru d’histoires encore plus que d’Histoire, le touriste n’a pas pour seul souci de se cultiver, il attend aussi son content d’émotion et de souvenirs.
Pas si classiques que ça, ouverts à la création contemporaine et à la médiation numérique, les sites historiques apportent désormais une offre globale : visites participatives, activités de loisirs, restauration. Dans un contexte favorable au patrimoine culturel, alors même que pouvoirs publics, collectivités territoriales et opérateurs privés s’engagent à le préserver et à le valoriser.
Que plus d’un million de touristes du monde entier battent le pavé devant l’Arc de Triomphe ou l’Abbaye du Mont Saint-Michel ne surprendra personne. Mais que la charmante maison de l’écrivain Ernest Renan à Tréguier ou les vestiges du site gallo-romain de Sanxay dans la Vienne motivent des pèlerinages réguliers (respectivement 2 850 et 6 700 visiteurs en 2017) témoigne de l’intérêt porté aujourd’hui par le public au tourisme culturel, tous sites confondus. Ce qui ne constituait dans les années 80 qu’un tourisme de niche, représente aujourd’hui 40 % du tourisme mondial selon l’Organisation mondiale du tourisme. A l’échelle de la France, la culture motiverait le séjour de 42 millions de touristes étrangers. Un engouement à la mesure des 12 millions de concitoyens qui, en 2017, ont participé aux Journées du Patrimoine.
Pourtant culture et tourisme n’ont pas toujours fait bon ménage : la première, pratique « savante », se sentait investie de la haute mission de transmettre, le second relevant d’une dimension plus commerciale. Si les offices de tourisme programmaient les sites incontournables, il revenait aux services culturels et patrimoniaux de concevoir les parcours thématisés plus pointus. « Acteurs touristiques et culturels avaient une définition différente du visiteur », rappelle Florent de Carolis, cofondateur de la société J’aime mon patrimoine, « mais le clivage s’estompe. Et l’on finit par admettre que le visiteur est aussi un «client» qui «consomme» du patrimoine ». Depuis, les pouvoirs publics ont quelque peu pris les choses en main : les premières Assises du tourisme culturel posent en 2016 les bases d’un partenariat entre professionnels du tourisme, monde de la culture et collectivités territoriales. La même année, Martin Malvy transmet au gouvernement un rapport prônant « 54 suggestions pour améliorer la fréquentation touristique de la France à partir de nos patrimoines ». Cerise sur le château : Stéphane Bern, monsieur « Secrets d’Histoire » est chargé en 2017 par Emmanuel Macron de recenser les (petits) monuments en péril.
(La suite de cet article dans le N°74 Mai 2018 du Bus & Car Tourisme de groupe)