Voies navigables de France a calculé les retombées économiques du tourisme fluvial en France. Le secteur, qui représente 6 100 emplois, affiche son dynamisme. Pour VNF, il contribue à l'attractivité et au développement économique des territoires.
Le tourisme fluvial, poids-lourd du secteur touristique français ? C'est ce qu'a montré Voies navigables de France (VNF) dans une étude dévoilée lors des Rencontres nationales du tourisme fluvial, organisées les 5 et février à Auxerre. Consacré aux retombées du tourisme fluvial sur le territoire national, le rapport chiffre le poids du secteur à 1,36 milliard d’euros. Le tourisme représente 6 100 emplois directs et 15,6 millions de journées-passagers (visites journalières d’une personne pratiquant le tourisme fluvial) chaque année.
Pour VNF, qui exploite et développe le plus grand réseau européen de voies navigables, le tourisme fluvial est un secteur dynamique au sein de l’offre touristique française et sa « contribution à l’attractivité des territoires, notamment auprès de la clientèle étrangère », est importante.
Le bassin de la Seine est bien loti
Dans le détail, les retombées économiques générées par la dépense des opérateurs et des clients des 5 filières du tourisme fluvial (paquebots fluviaux, péniches-hôtels, bateaux promenades, bateaux de location habitables sans permis et plaisance privée) représentent 50 euros de dépenses touristiques (TTC) par personne et par jour, selon VNF.
Le poids économique du tourisme fluvial serait le plus important sur le bassin de la Seine (344 millions d’euros HT), en Aquitaine-Occitanie (174 millions d’euros HT) et dans le Grand Est (91 millions d’euros HT).
Concernant les filières spécifiques, cinq constats ont été dressés pr VNF :
- L’activité des paquebots fluviaux contribue fortement au développement économique des territoires. Hors Grand Est, Rhin et Moselle, le poids économique de cette filière est de 410 millions d’euros TTC pour 215 000 passagers transportés. Des gisements de croissance existent, en particulier sur la Seine, le Rhône et la Saône. En effet, la Seine et le Rhône, qui ont chacun de grandes réserves de capacité en tourisme fluvial, accueillent respectivement 19 et 16 paquebots fluviaux pour 136 sur le Rhin.
- Leader mondial du marché des péniches-hôtels, la filière française représente 62,4 millions d’euros TTC, a transporté 14 900 passagers en 2018 et emploie 491 personnes. Le produit-péniche hôtel se diversifie, de la croisière vélo/bateau au très haut de gamme, constituant une opportunité pour les territoires ruraux, l’art de vivre à la française restant largement plébiscité par la clientèle internationale : 90% des croisiéristes interrogés dans le cadre de cette étude ont affirmé que les offres paquebots-fluviaux et péniches-hôtels étaient la condition sin e qua non pour leur séjour en France.
- Les bateaux-promenades sont également un moteur d’attractivité territoriale, constate VNF, de par leur présence sur l’ensemble du territoire national. A Paris, il s’agit de bateaux de grande capacité, pour un poids économique de 359 millions d’euros (TTC). Ailleurs, les unités fluviales sont plus petites, mais tout aussi attractives, avec un poids économique estimé à 321 millions d’euros (TTC). Les bateaux promenades ont transporté 11 millions de passagers en 2018 et emploient 1 440 personnes.
- De son côté, la filière des bateaux de location habitables sans permis génère 110 millions d’euros TTC de retombées économiques, a accueilli 130 000 personnes en 2018 et emploie 587 personnes. Certaines destinations comme le canal du Midi ou le canal de la Marne au Rhin sont plébiscitées par les touristes en haute-saison.
- Quant à la plaisance privée, elle génère 62 millions d’euros de dépenses liées à la navigation et 36,6 millions liés à l’entretien des bateaux. 6,1 millions de kms ont été parcourus en 2018 par les plaisanciers.
2 millions d'euros générés par un paquebot fluvial
VNF a aussi estimé l’impact économique direct d’un bateau dans chaque filière. « Objectif : permettre aux acteurs privés et institutionnels d’avoir davantage de visibilité quant aux ressources financières nouvelles générées sur leur territoire (« l’argent neuf » en provenance d’autres départements ou régions, voire pays) », précise l'établissement.
Il considère par exemple qu'un « paquebot fluvial génère environ 2 millions d’euros « d’argent neuf » chaque année », tandis qu'une « base de location de 20 bateaux habitables peut apporter 660 000 € « d’argent neuf » par an. »