Selon le baromètre des Entreprises du Voyage, on pourrait en douter car une large partie des transactions et activités se passe en dehors des circuits professionnels. Pour autant, le frémissement est sensible.
Les Entreprises du Voyage ont analysé les données concernant les vacances estivales des Français. Il en ressort quelques enseignements à méditer et à prendre en compte pour faire progresser la part des professionnels dans le circuit commercial.
Ainsi 60% des Français sont partis en vacances cet été. Autant qu’en 2019 et 6% de plus qu’en 2020 (1). Ils ont très largement privilégié la France métropolitaine (89% des vacanciers), mais un peu moins fortement qu’en 2020 (94%). La météo a favorisé une « descente » vers le sud au détriment de la Bretagne et de la Normandie.
4 points de croissance
Chez les opérateurs de voyages, la part de la France métropolitaine est moins importante que pour l’ensemble de la population. On n’a pas besoin d’un intermédiaire pour aller dans sa résidence secondaire ! Pour autant, dans les ventes effectuées par les opérateurs de voyage, la part de la France métropolitaine est passée de 18% du nombre de vacanciers en 2019 à 32% au cours de l’été 2021.
La France est suivie par la Grèce, l’Espagne et l’Italie, alors qu’avant la crise la Tunisie faisait partie du quatuor de tête. Cet été, les vacances à l’étranger se sont essentiellement limitées à l’Europe. La part des vacances lointaines s’effondre donc, passant de 12% lors de l’été 2019 à 4% cet été. Seules deux destinations long courrier résistent : Dubaï, et la République Dominicaine.
Des réceptifs en souffrance
Chez les Réceptif France : absence des clientèles haute-contribution (Chine, Russie, USA, Golfe…) dont Paris a fortement souffert. Le niveau d’activité des opérateurs spécialisés est inférieur à 20% de ce qu’il était en 2019.
Agences de Tourisme (on et off line) : Réservations de vacances pour le 3e quadrimestre en fort recul : - 55% v/ 2019 pour les mois de septembre, octobre et novembre et – 44% pour décembre. Ce recul traduit l’absence d’anticipation et la prise de décision au dernier moment par manque de visibilité sur les destinations possibles.
Voyages d’affaires : - 50% v/ 2019. On ne retrouvera peut-être jamais le niveau de 2019
Voyages scolaires : totalement sinistré
Évènementiel : - 65% v/ 2019 pour le 3e quadrimestre
Les voyages internationaux en berne
Dans le monde l’arrivée des touristes internationaux est en chute de 85% au premier semestre. Les experts de l’Organisation Mondiale du Tourisme n’attendent pas un retour au niveau de 2019 avant 2024.
La capacité de résistance des entreprises est sous tension, mais encore très peu de dépôts de bilan à date. Le remboursement des « avoirs » émis dans le cadre de l’ordonnance du 25 mars 2020 : on estime à moins d’un milliard d’€ le montant global des avoirs dont l’utilisation ou le remboursement s’échelonneront entre fin septembre 2021 et avril 2022. Le gouvernement a mis en place des Prêts Exceptionnels pour les Petites Entreprises (PEPE) destinés aux entreprises qui éprouveraient des difficultés pour assurer les remboursements.
L’activité des opérateurs de voyages dans les départements d’outre-mer est quasiment à l’arrêt.
Jean-Pierre Mas, président des EdV, se veut confiant : « les Français sont globalement sevrés de voyages depuis un an et demi. Ils ont envie de voyager. La couverture vaccinale va faciliter la mobilité. Les opérateurs de voyages accompagnent cette envie en facilitant l’adaptation des projets aux contraintes sanitaires ».
(1) Source ADN Tourisme