Mondoramas, spécialiste du tour-operating en direction des organisateurs de groupe, a dû modifier le format de ses programmes pour s’adapter aux nouvelles circonstances. Ce repositionnement concerne à la fois les destinations et les segments de clientèles.
Exit l’étranger et, en grande partie, les groupes seniors, bonjour La France et les tribus.
Dans la nouvelle production, sortie en urgence pendant le confinement, Mondoramas présente trois formules : famille, mini-groupe et, une nouveauté, un auto-tour en France avec son carnet de voyage détaillé étape par étape. Le T-O a dû relever un défi de taille, proposer des itinéraires découvertes pour des groupes, forcément restreints, tout en lui conservant le bénéfice d’une tarification avantageuse.
Les prestataires touristiques – eux aussi embarqués dans la même galère – ont consenti des tarifs habituellement réservés à des volumes de 30 à 40 pax pour des familles, voir des couples.
Véritables alchimistes du voyage, Frédéric Nesta, le P-DG, et son équipe ont concocté 12 propositions pour cet été, une dizaine de plus pour l’arrière-saison automnale et douze supplémentaires pour la saison hivernale qui se prolongera jusqu’à fin mars 2021.
Les clients BtoB, habitués eux-mêmes à vendre des groupes constitués, s’adaptent au marché en vendant ces produits en GIR sur des dates programmées en allotement. Si un autocariste dispose de sa propre flotte de minibus, il pourra assurer le transport ou même faire tourner ses véhicules plus grands avec un nombre limité de passagers… sinon les options en train ou en voiture particulière pour le programme auto-tour sont disponibles.
La souplesse est la règle
Pour Frédéric Nesta, il reste une inconnue de taille : « les offres plaisent à nos partenaires car nous avons travaillé sur l’expérience, mais nous ne savons pas encore si les clients font s’adresser en masse à leur agent de voyages ou autocariste pour programmer ses vacances en France ».
Pour le patron du T-O, il était important de constituer une offre qui permette aux agences et autocaristes de garder le lien avec leurs clients habituels, de ne pas les laisser écouter les sirènes de la vente directe et du surf sur internet.
Une réflexion sur le modèle
La pandémie a également conduit à une réflexion plus profonde sur le modèle économique de l’entreprise qui reposait sur la combinaison de deux piliers : les voyages de groupe et l’événementiel festif. Le modèle est éminemment fragile quand les événements s’annulent les uns derrière les autres et que la taille des groupes se réduit à l’extrême. D’où une réorientation pour la programmation 2021 et au-delà qui s’attache davantage aux expériences intemporelles et « sensorielles ».
« Nous avons dégoté quelques pépites et c’est la conséquence indirecte de la crise d’avoir poussé à une exploration plus profonde de nos terroirs et de ses possibilités », reconnaît Frédéric Nesta : « je pense notamment à ce programme autour des truffières en Bourgogne en compagnie du maître truffier et son chien où le client est acteur de son voyage, et qu’il cuisinera lui-même le soir en compagnie d’un chef, la truffe qu’il aura trouvée et « sublimé » par une recette originale. Elle aura certainement un goût mémorable ».
Finalement la diminution de la taille des groupes autorise des activités plus « intenses », sans exploit physique mais plus porteuses en émotion, avec la découverte aussi de nouveaux prestataires, ceux-là même que l’on aurait eu tendance à aller chercher à l’étranger.