Triste Méditerranée, triste Europe, triste Maghreb... et la liste est longue des pays, régions et continents où des centaines de milliers de touristes sont pris au piège de la faillite de Thomas Cook, parce qu'un gouvernement libéral préfère rester droit dans ses principes que de porter secours à l'un de ses fleurons historiques du tourisme.
Le mot "absurde" a du être inventé par un Anglais, car comment expliquer que le gouvernement s'engage à ne laisser aucun voyageur, britannique ou non, en rade dans une destination lointaine et à tous les rapatrier au frais de la Queen. 600 000 voyageurs angoissés, dont 150 000 Britanniques, dont le rappatriement côutera au bas mot des centaines de millions d'euros.
Alors qu'il n'en aurait fallu que 200 pour éviter le cataclysme. Oui, mais au nom du sacro-saint principe qu'on ne se mêle pas des affaires privées, le gouvernement de Boris Johnson préfère traiter les conséquences que prévenir la catastrophe. C'est à croire qu'il y trouve une jouissance perverse en baptisant l'opération de sauvetage "Matterhorn", du nom d'une campagne de bombardement de la Seconde Guerre Mondiale. Boris se prend pour Winston et veut glorifier son image de sauveur en se drappant dans le costume du héros d'une nouvelle Bataille d'Angleterre.
Les conséquences du tremblement de terre Thomas Cook, chronique d'une malheureuse mort annoncée, vont se faire sentir par vagues successives et par répliques dans les différents pays où le groupe est implanté, Royaume-Uni, Allemagne, France et tant d'autre encore... et dans les pays où il envoyait ses clients, le plus souvent au soleil. Heureux celui qui aura assez de puissance et de liquidités pour résister au choc. Les autres seront emportés par le tsunami et ce n'est pas le discours digne mais pathétique de Peter Frankhauser, le P-dg de Thomas Cook qui va leur payer les fins de mois et remplacé les annulations.
A quelque chose malheur est bon.... Il faut vraiment essayer de ce raccrocher à cette maxime pour y voir un brin d'avenir optimiste. Quelle image pour la profession ? Quand les agences de voyages et les tour-opérateurs plaidaient pour la sécurité de faire appel à un professionnel et non pas à un site en ligne.... Quelle leçon de gestion ? Peut-être va-t-on s'apercevoir que le volume d'affaires n'est pas la marge et que plus on est gros avec des marges ridicules et plus on est un géant au pied d'argile, qui vacillera à la moindre secousse.
Thomas Cook peut à juste titre accuser le Brexit qui a fait fuir les passagers de ses avions, accuser la guerre des prix des distributeurs et producteurs en ligne... mais qui a commencé ? La valeur ajoutée du voyage, du conseil , de la prestation reste la meilleure garantie de perdurer dans le business.
Triste lundi... il y a des semaines où on ne voudrait pas que le week-end s'achève