Vous venez d’ouvrir le dernier numéro de cette année 2013 qui met à l’honneur la seconde édition de notre opération Tour & Group. À plonger dans le quotidien du secteur d’activité qui nous intéresse ici, je me sens parfois dans la peau de celui qui plonge du toit de l’immeuble en se disant à chaque étage: « pour l’instant, ça va… ». Et c’est vrai qu’au regard d’autres industries, celle du tourisme de groupe semble toujours plus ou moins épargnée par tous les soubresauts économiques enregistrés ailleurs. Les temps sont délicats, certes, et quelques entreprises ont bien fait défaut ces douze derniers mois, mais on est très loin de l’hémorragie vécue dans d’autres domaines. Peut-on pour autant aborder l’année à venir avec confiance et certitude sous des jours meilleurs? Pas vraiment.
Côté destination par exemple, le Maghreb – hors Maroc – est bel bien perdu pour le tourisme français, sacrifié à l’aune des révolutions arabes. Ceci dit, rappelons-nous la nôtre. Combien de temps aura-t-il fallu pour que se stabilise vraiment un régime susceptible de perdurer? Faites le calcul, il est éloquent.
Côté clientèle, comment ne pas oublier que le fisc a frappé fort, que la réforme des retraites est en cours, avec son futur cortège de mauvaises surprises, et que la hausse de la TVA guette. Autant dire que tout le monde – ou presque, et c’est bien le problème – est frappé au porte-monnaie. Pire, les élections à venir tomberont l’an prochain au cœur du printemps touristique des groupes. Et comme elles serviront certainement d’exutoire au mécontentement populaire du moment, il y a fort à parier que cette clientèle tant attendue choisisse de mettre son bulletin dans l’urne plutôt que de partir en vadrouille. Il va donc falloir être intelligent, réactif et créatif pour survivre sans trop de dommages à cette conjonction de phénomènes! Heureusement pour notre moral, les débats menés à Helsinki dans le cadre de Tour & Group, que vous découvrirez dans les pages qui suivent, nous ont une fois de plus démontré que ce tourisme particulier, qui est le vôtre, ne manque pas de ces trois qualités. Reste à souhaiter que la trésorerie tienne et que les clients, lassés de l’ambiance délétaire qui règne désormais dans l’Hexagone, souhaitent respirer un peu d’air pur ailleurs. Pour un peu, vous pourriez même demander à être reconnus d’utilité publique…