Joyau français de la Méditerranée, la Corse n’a pas son pareil pour tout proposer à ses visiteurs, et se laisser agréablement découvrir en toutes saisons. À chacun son île de Beauté finalement, et pour vos groupes aussi, côté mer ou montagne, côté patrimoine ou gastronomie, voire côté rando ou vélo, du mythique GR20 au tout nouveau GT20.
La Corse, une destination à inscrire dans une brochure voyage? C’est comme une évidence. La question serait plutôt « pourquoi s’en priver »? On y va, et on y retourne, avec plaisir, puisque si 45 % des touristes sont des primo visiteurs (voir encadré « En chiffres »), 55 % y sont donc déjà allés… au moins une fois. Mais si pour la Corse, les touristes représentent une source précieuse, qu’il faut préserver, dans ses objectifs cibles pour 2021, l’Agence du Tourisme de la Corse précise aussi ses ambitions. D’abord « veiller a ne pas accentuer la pointe saisonnière » (actuellement de l’ordre de 420 000 séjours en haute saison), considérant un pic de 450 000 touristes mieux répartis sur le territoire comme le maximum acceptable à cet horizon. Les résultats de fréquentation en 2016 et 2017 ont démontré, sur la base d’opérations de promotion adaptées, que les ailes de saison pouvaient être renforcées notamment l’automne. Ensuite, « viser un taux de croissance mesuré hors saison estivale de l’ordre de 3 % annuel par le développement de filières d’attraction dont le tourisme d’affaires, le tourisme de bien-être et art de vivre, les activités de loisirs actifs sur terre comme en mer, le tourisme patrimonial et culturel ». Mais aussi « augmenter les retombées financières par touriste en développant la part de clientèle étrangère pour la porter à 35 % dans les trois ans et en travaillant sur des niches de courts séjours thématiques à plus haute contribution, entraînant le développement d’entreprises de production de contenus touristiques ». Et enfin « gagner un positionnement marqué et reconnu de la Corse comme destination responsable et durable à l’international en recensant, stimulant et disposant d’offres de référence pour permettre de tenir la promesse écotouristique, tout en encourageant les labels de portée internationale ». Vaste programme.
Reste que même si les enjeux ne manquent pas, l’île de Beauté a toujours son exceptionnel pouvoir d’attraction, que nombre d’autres régions françaises peuvent encore lui envier. Au salon Destination Nature pour exemple – c’était en mars dernier, à Paris-porte de Versailles –, la Corse était encore à l’honneur. Environ 1 700 km de sentiers balisés, 120 sommets de plus de 2 000 m d’altitude, 1 000 km de côte, 4 100 km2 de forêts et de maquis, 40 lacs de montagne, 30 fleuves et rivières, au beau milieu de la Méditerranée, les spécificités de cette île demeurent des atouts majeurs. « Un paradis pour les amoureux de la nature et de l’outdoor. Avec d’un côté la mer, de l’autre la montagne. La possibilité de pratiquer tous les sports, d’échanger avec une communauté impliquée et de goûter au ravito, du saucisson de sanglier, de la tomme de brebis, de la Pietra ambrée et du nougat au miel… Impossible de ne pas craquer »: une description bien choisie par le salon Destination Nature, donnant forcément envie d’enfiler ses chaussures de marche et de prendre son sac à dos afin de (re)prendre le chemin de la Corse.
Dans cette île multiple, pépite de la grande bleue française, il s’agit aussi désormais de faire émerger de nouveaux sites touristiques. C’est le sens de la récente signature de la Corse dans le dispositif France Tourisme Ingénierie, piloté par Atout France. Il a pour vocation d’accélérer et d’accroître le rythme annuel d’investissement touristique dans l’ensemble des territoires. « Les projets aujourd’hui sélectionnés portent l’ambition stratégique de conjuguer développement touristique et valorisation patrimoniale, en créant un environnement attractif pour les touristes et les habitants. Leur fort caractère identitaire renforce leur dimension structurante pour la destination Corse », précisait-on chez Atout France.
Quatre projets sont précisément concernés en Corse: la citadelle de Corte, seule fortification construite dans l’intérieur de l’Île. Édifiée dans un premier temps en 1419, ouverte au public en 1984 et classée aux Monuments historiques, elle abrite le Musée régional d’anthropologie de la Corse; la citadelle de Bonifacio-Montlaur, s’inscrivant dans une politique ambitieuse de restauration, de réhabilitation et de mise en valeur du patrimoine de Bonifacio (il s’agira notamment de requalifier l’usage de ce site, au cœur de la cité, et d’en rénover les deux casernes); le château de la Punta, à 600 m d’altitude, dominant toute la baie d’Ajaccio avec une vue sur les plus hauts sommets de l’Île (le but est de préconiser un concept viable qui pourrait soutenir le projet de restauration globale du bâtiment); et le couvent Saint-François de Bastia, plus grand couvent de Corse déployé sur 5 000 m2, aujourd’hui à l’état de friche.
À écouter les principales demandes faites auprès des opérateurs spécialistes de la Corse, il y aurait deux grands types de voyageurs se rendant sur l’île de Beauté, ceux qui veulent la découvrir telle qu’elle est, et ceux qui réclament… exactement la même chose. En d’autres termes, vos clients veulent voir les sites incontournables, avec parfois quelques variantes dans le programme pour toujours plus d’authenticité. Ainsi, les bases sont connues, surtout pour les groupes. Ceux-ci fréquentent essentiellement la Corse en mai, juin et septembre, un peu moins en avril et octobre, et presque pas en juillet et août. « Si la grande majorité des clients se tourne vers les circuits classiques, pour ceux qui reviennent, il faut néanmoins savoir innover », précise Maxime Thurkow du service groupes de Destination Corse. Chez ce spécialiste, si l’on trouve d’ailleurs toujours les escapades de 4 jours / 3 nuits en « Région de Bastia » comme en « Région d’Ajaccio », ou encore les traditionnels programmes en 8 jours / 7 nuits « Terres de Corse » ou « Étapes Corse », la grande nouveauté 2020 est le bien nommé circuit « Détente et Découvertes » qui combine seulement deux hôtels 3* différents, tous deux situés en bord de mer, le premier en Haute-Corse du côté de Bastia (face à l’île d’Elbe et Monte Cristo, ouvert sur une longue plage de sable fin), le second en Corse-du-Sud entre Bonifacio et Figari (un hôtel club situé sur la commune de Pianottolli, à 2 km du centre du village, avec plage aménagée). « La Corse est petite mais les temps de route sont tellement longs que l’on doit s’adapter », explique encore Maxime Thurkow. « Avec ce produit, si les clients veulent aussi profiter de la plage, c’est possible. » Ce produit est donc en séjour libre, 3 nuits dans le premier établissement, 4 nuits dans le second, avec au choix, chaque jour, farniente les pieds dans l’eau ou excursions vers les incontournables du genre.
Du classique qui s’adapte, donc. « Chez Destination Corse, nous avons aussi, comme autre nouveauté, la possibilité de proposer un tarif groupes pour l’hébergement à des petits groupes affinitaires qui viendraient en Corse par leurs propres moyens, avec leurs propres véhicules par exemple. Ceci est possible pour des groupes, à partir de 20 personnes. Nous ciblons, là, les actifs », rajoute Maxime Thurkow.
Points communs entre les offres de Destination Corse et les autres acteurs majeurs de l’île, dont Ollandini Voyages, évidemment, tous les circuits répertoriés se révèlent surtout des bases évolutives, des produits qui se complètent à la demande en piochant dans un riche réservoir d’activités et de visites. Dans une brochure relookée, regroupant d’innombrables possibilités d’explorer ou de séjourner en Corse, Ollandini Voyages mise, entre autres, sur sa « Corse Autrement », à pied, en canyoning, en kayak, en catamaran, en paquebot de croisière, en 4x4… Il s’agit bien là d’une quête d’authenticité et d’expériences originales. Dans son offre spécifique groupes, Ollandini livre aussi sa « Corse Authentique », un circuit dédié « à l’identité insulaire, émaillé de haltes dans quelques hauts-lieux touristique », ou encore un produit de 4 jours / 3 nuits « Autour de la polyphonie », pour une « incursion lyrique dans la tradition locale marquée par une conférence sur les chants corses et un concert polyphonique dans une chapelle ou sur un bateau… ». Chez Ollandini, par ailleurs, les quatre circuits proposés en autocar, demeurent autant de façons de parcourir l’île sur une semaine, en étoile (au départ d’un établissement laissé au choix) ou en grand circuit avec plusieurs hébergements réservés.
L’opérateur Cors’Alpha Touring se distingue également avec ses produits groupes « Aventure &Insolite », pour « Un hiver outdoor en Corse » (en compagnie d’un guide insulaire, pour partir en raquettes à neige et déguster des produits de saisons), pour la « Corse en kayak » (dans le golfe du Valinco, côté plage de Cupabia, ou encore vers la presqu’île de la Castagna…), mais aussi pour une « Randonnée » en 8 jours / 7 nuits (passant par Ajaccio, les Calanches de Piana – Ajaccio, la réserve de Scandola, Corte, Vizzavona, les Sanguinaires, Bavella, Porto-Vecchio, Bonifacio…).
Il va de soi que pour les groupes gourmands de la Corse, chez chaque opérateur, les visites liées à la gastronomie et autres producteurs locaux sont devenues des suggestions que l’on peut aussi intégrer à sa guise dans un programme hebdomadaire recomposé sur-mesure. Le parcours d’un domaine viticole (avec dégustation, bien sûr), d’une fabrique de fromage, d’un élevage porcin, d’une oliveraie, ou encore, d’une exploitation de miel agrémentent à foison toute (re)découverte de l’île de Beauté dans ses saveurs et ses traditions les plus nobles.
Dans ses parcours les plus sportifs, le GR20 est encore et toujours le sentier de randonnée le plus prestigieux, traversant la Corse du nord au sud sur 200 km à travers les montagnes. Mythique pour les randonneurs, mais aussi très difficile – réputé comme l’un des plus durs d’Europe –, avec nombre de passages très techniques si l’on prévoit de l’emprunter dans sa globalité. À raison d’une étape par jour, le GR20 s’effectue ainsi en 16 jours de marche, en passant par le toit de la Corse, le Cinto qui culmine à plus de 2 700 m d’altitude.
Pour les sportifs, si le GR20 n’est évidemment pas nouveau en soi, le GT20, lui s’y ajoute, mais cette fois pour les adeptes du cyclotourisme. Derrière ces acronymes qui font écho au célèbre sentier de randonnée pédestre, il s’agit donc d’un projet vélo porté par l’Agence du Tourisme de la Corse. Par GT20, comprenez « Grande Traversée », avec un parcours maillé avec les villages de l’intérieur, et relié au mythique GR20 en divers points de rencontre. Mais qu’est-ce donc que ce GT20? Ce sont 13 étapes allant de 40 à 65 km, totalisant 550 km au total. L’itinéraire, au départ de Bastia au nord, pour rejoindre Bonifacio au sud, est à effectuer dans sa globalité, ou en partie, sur vélo de route, vélo tout-terrain pour les plus aguerris, ou encore, et c’est une nouveauté intéressante pour les groupes, sur vélo à assistance électrique (location et autres services proposés par AppeBike) puisqu’environ 10 bornes rechargeables sont d’ores et déjà installées le long du parcours, dans des hôtels étapes.
Avec le GT20, l’ATC entend bien « fédérer les forces vélo et activités nature autour d’un projet touristique structurant », mais aussi « rééquilibrer les flux touristiques sur le territoire corse avec une mise en lumière de l’intérieur de l’Ile, en développant des contenus de séjour dédiés. Enfin, l’ATC s’oriente vers un tourisme durable, en phase avec la feuille de route du tourisme qui prévoit à terme de faire de la Corse l’Ile verte de la Méditerranée ».
Pour finir, signalons encore cet autre projet vélo soutenu par l’ATC, à savoir l’itinéraire dit « Intense », qui propose un axe transfrontalier Continent – Corse – Italie, empruntant, lui, la côte ouest de l’Île. Cet itinéraire est le fruit d’une collaboration entre plusieurs partenaires issus de cinq régions (Corse, Ligurie, Toscane, Sardaigne, Alpes-Maritimes). La Corse ne se réinvente pas? Un peu quand même dans les multiples façons de l’aborder.
Transport: l’aérien progresse encore
À un peu plus de 170 km des premières côtes du sud de la France, la Corse reste évidemment accessible toute l’année: d’abord et toujours par la mer depuis les ports français de Toulon, Marseille et Nice, ou depuis les ports italiens de Gênes, Livourne, et Savona (voire de Porto Torres et Santa Teresa di Gallura en Sardaigne); ensuite et toujours plus par les airs avec ses quatre aéroports desservis au départ de désormais 35 villes françaises et quasi autant depuis le reste de l’Europe. Ces dernières années, le mode de transport qui progresse est bel et bien l’aérien, de l’ordre de + 11 % depuis 2008. Ainsi, pour se rendre sur l’île de Beauté, la voie des airs représente aujourd’hui sensiblement plus de 49 % des arrivées (il y a à peine plus de 10 ans, on restait encore proche des 2/3 par la mer, pour seulement 1/3 par les airs).
Des temps de déplacement à anticiper
Une fois sur place, si nous avons déjà eu l’occasion de vous alerter sur les temps de déplacement à prévoir en Corse, il est toujours bon de rappeler les spécificités de l’île: ici on ne compte pas en kilomètres, mais bien en temps. D’Ajaccio à Calvi, c’est de 3 h 30 à 4 heures par la route, pour seulement 170 km à parcourir. D’Ajaccio à Corte, c’est environ 1 h 45 de trajet pour effectuer les 80 km de l’itinéraire. D’Ajaccio à Bastia, il faut encore prévoir 3 heures pour les 150 km à parcourir. D’Ajaccio à Bonifacio, c’est également 3 heures à prévoir afin d’effectuer les 130 km de distance. Autant dire que cela compte dans un programme de visite et limite forcément les possibilités dans une seule et même journée.
Napoléon 1er à l’honneur
En 2019, toute la Corse célèbre les 250 ans de Napoléon Bonaparte, mais encore plus Ajaccio où l’on trouve sa maison natale. L’enfant du pays y est né 15 août 1769. En cette année exceptionnelle des 250 ans de Napoléon, l’Agence du Tourisme a mis en place une programmation événementielle qui coure jusqu’à décembre avec, en point d’orgue, la reconstitution du sacre de l’Empereur.
Du 13 au 15 août, les Journées napoléoniennes organisées par l’Office intercommunal de tourisme du Pays d’Ajaccio rendront hommage à l’enfant du pays avec des animations, expositions, danses, bivouac, défilés, reconstitutions, escarmouches…
En plus de la soirée de reconstitution de la bataille du 14 août, qui se déroulera au théâtre de verdure du Casone à partir de 21 heures, une soirée Danses et Musique autour de la thématique de la Saint Napoléon sera proposée sur la place de Gaulle le 13 août à 21 heures. En journée, en plus des traditionnels défilés et escarmouches, les spectateurs pourront se rendre place Miot pour visiter un bivouac reconstitué avec, aÌ partir de 17 heures, des animations autour des danses et métiers d’antan.
Les Rendez-vous napoléoniens se tiennent également jusqu’en novembre (sauf juillet et août) quasiment tous les vendredis, à savoir les 13, 20 et 27 septembre, les 4, 11, et 18 octobre, et les 8 et 15 novembre. En l’espace Jean-Schiavo, les associations ajacciennes vous font découvrir un pan de l’histoire impériale à travers un spectacle d’une heure ouvert à tous. De quoi redécouvrir l’ambiance des bals impériaux du Premier et du Second Empires, et l’histoire des deux empereurs avec conférenciers et comédiens, tout en écoutant la musique de l’époque!
Tous les jeudis des mois de juillet et août (sauf 15 août), mais aussi les 5, 12 et 26 septembre, sur la place Foch d’Ajaccio, on peut également assister à la relève de la garde impériale, revues des troupes et marches au tambour, au cœur des fastes de l’Empire. Des instants historiques qui durent 45 minutes.
Enfin, du 17 au 19 octobre, le spectacle Lume in Ajacciu proposera une promenade nocturne dans le centre-ville ponctuée d’apparitions de personnages en projections vidéo sur une dizaine de sites. Il s’agira de séquences de 2 à 3 minutes interprétées en français, en corse et en anglais. Les dialogues seront écrits à partir de correspondances de Bonaparte, des récits d’époque et des écrits de Las Cases à Sainte Hélène. En point d’orgue, un mapping monumental sera déployé sur un site d’exception, retraçant en images l’histoire de Napoléon, ses premières années sur l’île, la révolution française, son extraordinaire ascension politique, son sacre et ses conquêtes militaires.
> La Corse accueille environ 3 millions de touristes chaque année;
> 73 % de la clientèle est française: 46 % du sud-est; 21 % de l’Ile-de-France; 12 % du nord-ouest; 11 % du sud-ouest; 10 % du nord-est;
> 27 % de la clientèle est étrangère (32 % d’Allemagne, 27 % d’Italie, 17 % du Benelux, 14 % de Suisse…);
> 45 % des touristes sont des primo visiteurs;
> 72 % des touristes y viennent de mai à septembre;
> 49,3 % arrivent par voie aérienne;
> La Corse dispose de 163 000 lits, dans 451 hôtels (dont 15 % au top du confort, classés en 4 et 5 étoiles), 344 résidences et villages de vacances, 1 347 gîtes de France et 210 campings;
> 53 % des hôtels sont ouverts à l’année;
> La durée moyenne du séjour y est de 10 jours;
> 32 % des touristes ont effectué une réservation depuis au moins 6 mois;
> 39 % des touristes ont de 50 à 64 ans;
> Le tourisme représente 31 % du PIB (24 % hors transport);
> Les dépenses liées au tourisme s’élèvent 2,5 milliards d’euros, dont 410 millions d’euros dans l’hébergement, 590 millions d’euros dans le transport;
> Le coût moyen de l’hébergement est de 92 €/nuit, celui du transport est de 503 €, tandis que la dépense quotidienne par touriste est de 63 €/jour.
Les chiffres ici précisés proviennent des statistiques de l’Agence Touristique de la Corse.