Le tourisme à vélo est l’une des filières les plus dynamiques du marché touristique français. Le réseau de véloroutes et voies vertes est large, varié et entretenu. En vogue, la pratique allie activité physique et découverte du patrimoine.
Les collectivités locales s’en saisissent, d’autant que les cyclotouristes dépensent plus que les autres visiteurs. L’objectif est d’augmenter les itinéraires et de renforcer les services connexes: hébergement, transferts…
« Le tourisme à vélo est devenu la première pratique d’itinérance des touristes sur le territoire, ce qui positionne aujourd’hui la France comme la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo après l’Allemagne », assure le site de la Direction générale des entreprises, qui chapeaute l’administration du tourisme en France. La notoriété du Tour de France n’y est pas étrangère, de même que la mutation des pratiques touristiques vers le bien-être, le sport, la nature et la découverte du territoire. Avec 9 millions de séjours en 2016, un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et près de 16 000 emplois, la DGE y voit « l’une des filières touristiques les plus dynamiques du marché français ». Deux types de tourisme à vélo se distinguent. À commencer par l’itinérance, qui représente 12 % des séjours, « essentiellement du fait de touristes étrangers ». S’y ajoutent ceux qui montent en selle sur leur lieu de vacances, pour se promener ou participer à une course, un événement…
Les événements pour promouvoir le vélo se multiplient avec la bénédiction des collectivités « car c’est une mise en valeur de leurs aménagements », rappelle Bertrand Houillon, directeur de la communication à la Fédération française de cyclotourisme, qui regroupe 3 000 clubs et 120 000 licenciés. Comme les journées de Vélo Tour qui propose des découvertes insolites de villes, en pédalant dans le parc des Expositions, à Paris, le vélodrome, à Marseille… Ou encore les Journées nationales des voies vertes, Slow up en Alsace, Via Rhôna en fête, la Semaine fédérale internationale de cyclotourisme et, bien sûr, la Fête du vélo.
À noter que Strasbourg et Bordeaux arrivent en 11e et 12e positions du Bicycle Cities Index 2019, qui classe les villes en Europe selon les infrastructures, la sécurité, le nombre de cyclistes… Les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique raflant le haut du podium.
Quant aux cyclotouristes, 25 % sont étrangers, dont une majorité d’Allemands, de Suisses, de Nord-Américains et d’Australiens. Ils sont âgés de 45 à 75 ans et voyagent souvent entre amis. Le profil type est un cadre supérieur, en quête de produits de qualité, qui dépense entre 65 et 105 €, soit 75 € en moyenne par jour, contre 54 € pour l’ensemble des touristes.
La majorité combine son séjour avec des activités culturelles et gastronomiques, ce qui confère à la France pas mal d’atouts! D’après le cluster Pleine Nature d’Atout France, le slow traveler recherche dépaysement et authenticité. La Fédération française de cyclotourisme y ajoute une forte notion familiale, avec une pratique à 70 % en vélos de types VTT et VTC.
Depuis 1998, la France s’est dotée d’un Schéma national des véloroutes et voies vertes. Plus de 15 000 km sont déjà réalisés, parfois intégrés aux tracés européens. Un réseau reconnu comme étant de qualité, bien balisé et complété par des routes locales peu fréquentées. L’objectif de ce schéma national est d’atteindre 22 780 km en 2030. Selon Atout France, le nombre d’itinéraires cyclables a doublé en six ans. Ces deux dernières années, 9,5 millions € ont été investis pour leur aménagement. Depuis 2016, la région des Pays-de-la-Loire, pionnière en vélotourisme, a apporté 2,4 millions € et accompagné 26 projets: création et modernisation de tronçons, sécurisation des itinéraires…
En plus d’augmenter le réseau, il convient d’améliorer les services indispensables aux cyclistes. L’étude Vélodyssée 2018 identifie des « points de vigilance à travailler », dont les locations de vélos, réparateurs, bornes d’alimentation électrique, points d’eau, toilettes… « Plus que la qualité, c’est l’absence d’offres qui est problématique. » De plus, « les cyclistes ont des attentes d’améliorations fortes sur les tarifs et les disponibilités d’hébergements à la nuitée ».
D’où l’attrait des labels. 3 500 prestataires déploient la marque Accueil Vélo, en partenariat avec France Vélo Tourisme. Dans les Pays-de-la-Loire, où 600 professionnels sont labellisés, il est rappelé qu’« un établissement Accueil Vélo, c’est la garantie de se trouver à moins de 5 km d’un itinéraire cyclable, de disposer d’équipements (abri à vélos sécurisé, kit de réparation), d’un accueil attentionné (informations, circuits, météo) et de services adaptés: transfert de bagages, lavage et séchage du linge, location de vélos et accessoires, lavage des vélos… ».
Quant à la Fédération française de cyclotourisme, elle recense quelque « 650 bonnes adresses cyclotouristiques ». Tandis que Chaîne des Logis propose 600 Logis Vélo respectant une charte avec repas du cycliste, local à vélo fermant à clés, espace de nettoyage, itinéraires conseillés…
Bien conscients de l’enjeu, prestataires, hôteliers, associations et collectivités publiques se mobilisent pour structurer et développer la filière. Ainsi le 1er comité de pilotage de Roue libre, formé par des partenaires publics et privés de la région Centre – Val-de-Loire, a eu lieu fin mars. Un de leurs axes de travail est « de fournir le bon contenu à la bonne personne sur le support adapté et au moment adéquat ».
LA SUITE DU DOSSIER "MARCHÉ" DANS LE NUMÉRO 86 JUILLET/AOUT DE BUS & CAR TOURISME DE GROUPE