
Étude Ifop pour NYC.fr réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ».
LA CHUTE SPECTACULAIRE DE L'ATTRACTIVITÉ DE LA « DESTINATION US », PREMIERE CONSEQUENCE DE L’EFFONDREMENT DE L’IMAGE DES ETATS-UNIS
La dégradation actuelle de l’image des Etats-Unis auprès des Français a un impact conséquent sur leur potentiel d’attractivité de manière générale et sur le plan touristique en particulier.
La fin de l’« American Dream » ?
L’Amérique trumpiste n’a jamais fait aussi peu rêvée les Français pour étudier ou pour travailler
L’attractivité des États-Unis comme lieu d'étude ou de travail est deux fois plus faible qu’il y a quinze ans : moins d’un quart des Français souhaiteraient aujourd'hui aller aux États-Unis pour y étudier (22%, contre 48% en 2010) ou y travailler (20%, contre 37% en 2010), soit les niveaux les plus bas des vingt-cinq dernières années !
Même lors de la crise irakienne des années 2000, les intentions d’étudier ou de travailler aux Etats-Unis étaient plus élevés. L’attractivité des Etats-Unis comme lieu de vie durable se dégrade aussi (-8 points depuis 2010, à 22%), l'American Dream conservant une certaine résonance chez les chefs d'entreprise (32%), les moins de 50 ans et les jeunes hommes (38%).
Le potentiel touristique des USA
Il s’affaisse légèrement auprès de Français qui s’avèrent en revanche beaucoup plus enclins à visiter leurs voisins canadiens
Dans le contexte de tensions internationales actuelles, le potentiel d’attractivité touristique des USA s’érode alors que les autres destinations d’Amérique du Nord bénéficient d’un regain de faveur dans le cœur des Français. En effet, la proportion de Français qui aimeraient visiter les Etats-Unis baisse de manière significative (-4 points par rapport à 2022, à 51%), en particulier chez les femmes (-7 points) et les pans de la population les plus diplômés (-7 à -9 points) et les plus aisés (-3 points).
A l’inverse, le « désir d’Amérique » progresse chez les Français les moins susceptibles de pouvoir partir tels que les ouvriers (+11 points) ou les catégories aux revenus les plus faibles (+ 3 points).
Les données sur les autres pays tendent à montrer un phénomène de substitution au profit des voisins des USA, en premier lieu desquels le Canada qui bénéficie d’un regain de sympathie de part les menaces d'annexion et de tarifs douaniers colossaux dont il est l’objet mais aussi en tant qu’alternative nord-américaine plus en phase avec les valeurs progressistes des Européens.
En effet, la progression la plus notable concerne le Canada, qui voit son potentiel touristique bondir de 10 points chez les Français (72%, contre 62% en 2022), mais la tendance à la hausse est aussi nette pour des destinations plus « chaudes » comme le Mexique (+4 points, à 46%) ou Cuba (+6 points, à 43%).
Certaines métropoles progressistes comme New-York semblent cependant échapper pour partie à l’opprobre croissante qui affecte l’Amérique trumpiste
Malgré la dégradation globale de l'image des États-Unis, l’attractivité de New-York reste significative, comme si l’image de la « grande pomme » était quelque peu dissociée du reste du pays. En effet, New-York maintient une certaine attractivité : 62% des Français souhaiteraient y effectuer un court séjour touristique, 28% y effectuer un séjour d’au moins un an et 16% envisageraient d'y vivre définitivement.
Cette "exception new-yorkaise" tient probablement à la dissociation qui s'opère dans l'imaginaire des Français entre les métropoles progressistes et cosmopolites américaines – comme New-York ou San-Francisco – et l'Amérique profonde perçue comme hostile aux valeurs européennes.
La montée en puissance du mouvement #BoycottUSA ne peut se comprendre qu'à la lumière de cette érosion du soft power américain qui n’a jamais été un modèle été aussi peu attirant pour les Français.
Les décisions de Trump vont-elles plomber le tourisme aux États-Unis ?