Comme de nombreuses entreprises du tourisme, les assureurs restent mobilisés pour aider les professionnels et leurs clients face aux annulations de voyages. Le spécialiste Assurinco reçoit ainsi chaque jour des centaines de demandes à traiter. Son gérant, Stéphan Chaubet, fait le point pour Tour Hebdo.
Tour Hebdo : Quel est l'impact de cette crise sanitaire sur votre travail ?
Stéphan Chaubet : Nous avons été très touchés avant même le confinement, avec des rapatriements lancés pour tous les groupes scolaires qui étaient déjà partis. 100% du business a été annulé, alors que nous étions dans une grosse période d'activité pour ces voyages. À présent, ce sont tous les voyages qui sont annulés. Nous avons plusieurs milliers de mails à traiter par semaine, avec au moins 600 à 1000 dossiers à ouvrir. La première semaine de confinement, nous avons même reçu jusqu'à 800 mails par jour. Mais depuis l'ordonnance, nous en recevons beaucoup moins car il n'est plus possible d'annuler.
T.H. : Ce travail doit se faire en plein confinement. Comment êtes-vous organisés ?
S.C. : On s'organise tant bien que mal avec le confinement. La distanciation sociale et professionnelle n'est pas forcément facile à vivre. Une grande partie de l'équipe est en arrêt ou au chômage, mais nous avons une cellule, une task force, pour maintenir l'activité, notamment avec notre pôle indemnisation. Cela représente un tiers de l'équipe qui est mobilisée, soit 10 à 12 personnes. Les deux autres tiers sont en arrêt pour la garde des enfants ou au chômage technique. Assurinco est réputé pour être un gestionnaire rapide, mais aujourd'hui, ce n'est plus le schéma habituel. Nous sommes donc obligés de rallonger les délais. Il faut gérer l'inhabituel depuis le début de la crise, avec la gestion des reports et des à-valoir pour nos clients.
T.H. : Que pensez-vous justement de l'ordonnance sur l'à-valoir ?
S.C. : C'est une mesure qui est le minimum de ce qui devrait être fait pour les acteurs du secteur. Il est évident que c'est une mesure de protection minimale qui permet aux opérateurs de ne pas péricliter tout de suite. Mais c'est une mesure qui tient compte d'une position démagogique, ce n'est que du décalage de trésorerie. Et pour un opérateur de voyage scolaire, elle n'est pas d'une grande aide, car sa mise en application est très compliquée. Cela reste néanmoins salutaire pour la profession qui a réussi à obtenir cette ordonnance.
T.H. : Envisagez-vous déjà la sortie de crise ?
S.C. : Nous essayons de penser à l'avenir. Nous continuons de communiquer vers l'extérieur le plus possible, pour montrer que nous sommes toujours là. Nous avons cette volonté de proactivité, pour être au rendez-vous lors de la sortie de crise. Nous serons dans l'accompagnement des mutations des comportements car la façon dont le client voyagera risque de changer. On sera en capacité demain de montrer qu'on peut accompagner, et bien, le client dans une crise sanitaire.