Amel Karboul a limogé le directeur de l'Office national du tourisme et nommé la journaliste Amel Djait comme conseillère.
Amel Karboul veut "du sang neuf", explique-t-on au ministère. Un peu plus de deux semaines après sa prise de fonction, la nouvelle ministre tunisienne du Tourisme, spécialiste en coaching à la brillante carrière internationale, s'entoure d'une nouvelle équipe.
Exit Habib Ammar, directeur de l'Office national du tourisme (ONTT), qui occupait le poste depuis 2010. Muté à d'autres fonctions, il est remplacé par son adjoint Khaled Trabelsi, qui a fait toute sa carrière dans l'administration du tourisme. Exit aussi le directeur de cabinet Hassen Ghenia, également en fonction depuis quatre ans. Amel Karboul a choisi pour lui succéder Nizar Bziouech, lui aussi issu du sérail : longtemps directeur des services communs à l'ONTT, cet inspecteur des Finances était depuis 2011 le Pdg des sociétés publiques qui gèrent les golfs de Monastir, Hammamet et Carthage. La cérémonie de passation a eu lieu hier au ministère.
Une journaliste pour gérer l'image de la destination
Amel Karboul a également recruté en tant que conseillère la journaliste Amel Djait, ardente défenseure d'un tourisme alternatif et d'une profonde réforme du secteur. Fondatrice du portail Mille et une Tunisie, Amel Djait a également édité deux guides du même nom, qui font la part belle à l'artisanat, aux maisons d'hôte et hôtels de charme, au patrimoine culturel et culinaire... Amel Djait aura pour tâche le "branding", la gestion de l'image de la destination. "Il s'agit de créer la marque Tunisie, avec tout ce que cela comporte en terme de diversification, d'approche plus régionale, de montée en gamme", précise-t-elle à Tour Hebdo.
Lundi, Amel Karboul s'est réunie avec son homologue à la Culture, alors que nombre de professionnels se plaignent du manque de synergie entre les deux ministères.
Ainsi, la jeune ministre donne le ton. "Let's rock the boat" ("secouons le bateau"), avait-elle écrit sur le livre d'or de la Fédération des agences de voyages, lors d'une visite au lendemain de sa prise de fonction.
Si son intronisation avait été houleuse, la quadra a ensuite fait l'objet de nombre de commentaires admiratifs et elle bénéficie d'un bon soutien populaire, au point qu'on a parlé d'une "Karboul mania". De quoi lui laisser du champ.
Elodie Auffray, à Tunis