En choisissant la destination France, Valérie Boned, nouvelle présidente des EDV a souhaité donner un gage au secteur en direction de la nécessaire adaptation du secteur au tourisme durable
L’unité de lieu et sa proximité participa au succès de cette édition. Le choix du Club Med et de son positionnement haut de gamme contribua à parfaire l’ambiance. Occasion était donnée à Valérie Boned d’insister sur les engagements prochains des EDV.
D’abord la donnée
« Il y a indubitablement, un enjeu de la data pour les prochaines années. Mais notre secteur est particulièrement bien placé, car nous sommes riches en données. Dans le schéma de distribution et de production, mieux que nos fournisseurs, nous avons le lien direct et concret avec nos clients. Que ce soit une grande entreprise ou une petite, je rappelle que 90% de nos adhérents ont moins de 10 salariés, nous bénéficions de cette richesse que nous allons apprendre à mieux exploiter ».
Et d’indiquer les chantiers à venir sur l’IA
« Évidemment l’IA représente un chantier sur lequel nous travaillons déjà. Nous réfléchissons maintenant à mettre à la disposition de nos adhérents un socle que nous pourrions partager et enrichir ensemble. Ces outils seront accompagnés de module de formation, avec l’aide de l’OPCO mobilité. Il faut savoir aller chercher l’argent là où il est. Un livre blanc sur l’IA sera mis à votre disposition dès la semaine prochaine ».
Le deuxième point sur lequel la nouvelle présidente souhaite insister est celui de l’éco responsabilité. « Nous n’en pouvons pas échapper à la nécessaire transformation des métiers. Pour ce qui nous concerne, en étant des intermédiaires, nous avons le choix des fournisseurs. Nous savons quelle est la valeur que nous mettons dans nos offres. Beaucoup de nos partenaires commencent à nous informer systématiquement sur leur approche durable. Il faut encore allez plus loin et être mesure de connaître les émissions carbones, les impacts sociaux, l’écologie. Il s’agit d’informer et de donner le choix à nos clients ».
Vendre la France
Serpent de mer depuis des lustres, la France revient sur le devant de la scène. La nouvelle sensibilité écologique lui en donne l’occasion. Mais surtout, la technologie avance à grands pas et autorise désormais à vendre des packages en temps réel. De quoi, promouvoir nos territoires en capitalisant sur les motivations des clients, parfaitement connues dans le CRM des agences de voyages.
Valérie Boned déclare : « ce chiffre n’est pas très connu, mais il est éloquent : la France est les 5 éme pays émetteur. Si nous sommes des champions en out going, nous pouvons appliquer les mêmes méthodes pour ventre nos territoires, d’autant que nous disposons des outils pour y parvenir ».
L’intervention de Patricia Linot de France DMC Alliance fut à cet égard particulièrement démonstrative.
Sinon à retenir dans le désordre, l’intervention brillante, mais on n’en attendait pas moins de lui, de Henri Giscard d’Estaing sur la stratégie du Club Med en direction du haut de gamme.
De la présentation très offensive de Fabrice Pannekoucke, président d’Auvergne Rhône Alpes, qui projette de convaincre le monde entier de la durabilité du tourisme en montagne.
De l’exposé flamboyant, même s’il fait peur, d’Asma Mhalla, la politologue spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques des big tech et de l’IA.
De la passion de Thierry Marx, président de l’UMIH. Convainquant et philosophe sur la valeur de l’échange et la responsabilité de soi, à opposer à la tentative vaine et contre-productive de faire endosser cette responsabilité à un autre.
De la table remarquablement orchestrée par François Xavier Izenic, sur les agences face à la fragmentation des contenus. Sujet hautement explosif, d’autant que les intérêts des uns et des autres sont divergeant.
Et de l’utopie Valérie Boned à laquelle nous voulons tout le monde veut croire : celle des négociations avec les transporteurs. Elle clame : « j’espère faire bouger les lignes avec les fournisseurs transporteurs. Je suis peut-être naïve, mais je ne peux pas imaginer qu’on ne puisse pas avancer ensemble. Plus on est unis, plus on créer de la valeur. »
Un congrès réussit, même si l’ambiance était aux interrogations. Le ralentissement constaté des réservations sur juin et juillet. L’espoir de l’envolé des dernières minutes sur août en espérant préserver ses marges. L’instabilité politique dans un contexte d’élection tendu …
Restera dans les mémoires la forte conviction d’Henri Giscard d’Estaing qui tient en quelques mots : « il n’y a pas de paix sans le tourisme ».
Et pour le fun
Pendant que la plupart des congressistes étaient conviés à une randonnée pendant le temps libre du vendredi matin, l’auteur de ces lignes n’allait pas rater l’occasion de se lancer dans une des plus célèbres Via Ferrata de la vallée. Superbe.