Laurent Abitbol vient de l’annoncer au cours du traditionnel cocktail d’été. « C’est le plus gros bonus que le groupe n’a jamais distribué de son histoire » clame-t-il
Le président du Directoire de la coopérative se réjouissait de ses bons résultats au salon Versailles de l’hôtel Le Bristol.
Reste que ces bonnes nouvelles s’accompagnent d’inquiétude : « l’année 2024 ne sera pas aussi bonne. Nous allons perdre 3 points, même peut-être 4. Pour autant, 2023 fut tellement extraordinaire qu’il faut relativiser cette baisse ».
Bien entendu, il ne pouvait pas omettre d’évoquer la situation de FTI, nous créditant d’une petite leçon d’économie. Sa légitimité dans ce domaine ne pouvant pas être remise en cause vu son expérience dans ce domaine : « j’ai lu les articles dans la presse concernant Certares. Ils ne comprennent pas que la démarche des Américains ne ressemble en rien à celle des Européens. Chez nous, lorsque nous décidons d’investir dans une entreprise, c’est pour l’acheter ou en tirer des dividendes. Ce n’est pas toujours le cas avec les Américains. Ils peuvent insuffler de l’argent uniquement dans le but de savoir si la rentabilité est atteignable. Si ce n’est pas les cas, comme pour FTI, ils se retirent. »
Conclusion, il ne sert à rien d’incriminer Certares qui ne fait qu’appliquer une pratique courante outre-Atlantique. S’il ne remet pas en cause le sérieux du management France de FTI, il indique : « vendre sans marge, cela revient à s’exposer à subir des pertes, et comme FTI, finir par déposer son bilan. »
Moment choisi pour donner une dernière recommandation à son auditoire : « la situation de juillet-août pour le secteur du loisir, n’est pas bonne. La tentation de brader s’installe. Pourtant je ne saurais trop vous recommander de résister. Si au bout du compte, vous avez les mêmes clients avec moins de marge, vous allez perdre sur plusieurs tableaux. »
Enfin, Laurent Abitbol, très enthousiaste, promet un congrès exceptionnel à Daho « dans un des plus beaux hôtels du monde. Nous avons déjà 230 inscrits. » Roselyne Bachelot, Cyril Lignac, Florent Manaudou seront les invités d’honneurs « sans compter sur Sheila qui va vous étonner. Elle va mettre le feu… ». La barre est haute, tant le congrès en Jordanie fut particulièrement remarquable.
Enfin Laurent concluait sur les élections… pour dire que nous allons tourner au ralenti pendant un mois et demi. Ce que tout le monde imaginait déjà.
Mais il voulut en dire plus pour … s’arrêter brutalement …laissant le temps suspendre son vol…
Pour avouer, au bout du compte, qu’il ne pouvait pas aller plus loin…
Encouragé à poursuivre par la salle, il hésita longuement
En vain
Voulait-il parler du 7 octobre et réaliser soudain qu’il allait sortir de son rôle ?
Était-il pris par l’émotion ? c’est vrai que l’assemblée a perçu, un court moment, un trémolo furtif dans sa voix.
Cet homme volontaire a-t-il pensé qu’il pouvait, ne serait-ce qu’un instant, influer sur les équilibres existentiels du monde ?
Nous ne le serons jamais. Il n’y a plus qu’à imaginer ce qu’il aurait pu dire :
Qui êtes-vous, vous les plus crétins que la terre ait portés ?
Vous pourriez mépriser cette utopie millénaire : ‘’aimer les uns les autres’’ sensée porter l’homme jusqu’au sublime ! c’était visiblement trop leur demander.
Vous pourriez en vouloir aux égoïstes ! ho que c’est vilain d’être égoïste
Vous pourriez en vouloir au méchant ! C’est vrai que ce n’est pas bien d’être méchant
Vous pourriez en vouloir au violeur ! vous auriez raison, c’est pire que d’être méchant
Vous pourriez en vouloir aux menteurs ! Vous seriez comme mon père qui détestait le mensonge
Vous pourriez en vouloir aux cupides ! là il y a quoi faire, ils sont nombreux
Vous pourriez
Vous pourriez …
Mais haïr l’autre parce qu’il est d’une autre race que la sienne se présente comme la plus idiote des pensées qu’un humain puisse porter.
C’est placer notre intelligence au plus bas de l’échelle indicée sur le raisonnement. Pas besoin d’appeler Jacques Monod* pour comprendre que le hasard n’est pas la nécessité de naître ou bon vous semble !
Que celui qui haït l’autre pour une question de race pouvait justement, par hasard, être né du même côté que lui !
Oui, Laurent, tu aurais pu dire ça, avec tes mots bien sûr.
Maintenant le sort en est jeté et tu ne peux que dire : « faites le bon choix et ne vous abstenez pas »
Il nous reste que le dicton populaire à dire et redire : ‘’croisons les doigts’’, ou réciter en boucle les lumineux vers dorés que Pythagore proclamait il y a plus de 2000 ans :
Dieu ! vous sauveriez les hommes en dessillant leurs yeux...
Mais non : c’est aux humains, dont la race est divine,
A discerner l’Erreur, à voir la Vérité.
Et bien c’est le moment ou jamais…
Au boulot…
*le Hazard et la nécessité du biologiste Jacques Monod paru en 1970