Il a pris la direction générale d’eDreams Odigeo fin 2017. Benoît Crespin est un spécialiste de l’e-commerce et du management. Deux compétences bien utiles pour mener à bien la nouvelle stratégie d’eDreams Odigeo : diversifier ses activités en ajoutant l’hôtellerie et innover grâce à l’intelligence artificielle. Extrait.
Tour Hebdo : Pouvez-vous nous rappeler quelle est la structure du groupe eDreams Odigeo et les différentes marques qui le composent ?
Benoît Crespin : Historiquement, le groupe eDreams Odigeo est le fruit du rapprochement entre eDreams, Go Voyages et Opodo [la fusion a été réalisée en 2011, ndlr]. Puis se sont ajoutés Travellink et Liligo [racheté à la SNCF en 2013]. Nous avons donc deux métiers, celui de comparateur et celui d’agent de voyages en ligne. Go Voyages [développé par Nicolas Brumelot et Carlos Da Silva] est très connu sur le marché français, eDreams est espagnol et donc plutôt présent en Europe du Sud, Opodo est une joint-venture implantée en Europe du Nord et Travellink, absent du marché français, est leader en Scandinavie. La dimension 100 % européenne est très forte chez nous.
T.H. : Comment se porte le groupe ?
B.C. : On enregistre 18,5 millions de clients chaque année sur l’ensemble de nos sites. Pour l’exercice fiscal 2018-2019, nous nous sommes fixé l’objectif de 11,7 millions de réservations, un nombre stable par rapport à l’année précédente. Nous visons 508 millions d’euros de marge sur le chiffre d’affaires, en progression comparé à l’exercice précédent, et un Ebitda stable à 118 millions d’euros. Et je peux affirmer que nous détenons 30 % des parts de marché de vente de billets d’avion en Europe.
T.H. : Justement, le cœur de métier d’eDreams Odigeo, c’est la vente de billets d’avion. Pourtant, tout le monde peut le faire ou presque aujourd’hui. Quelle est votre valeur ajoutée ?
B.C. : Clairement, notre expérience de plus de vingt ans dans la vente de billets d’avion. Mais on ne s’arrête pas là. On a aujourd’hui un inventaire de 660 compagnies aériennes, elles savent que nous sommes un partenaire de confiance. Elles testent plus facilement certains produits chez nous ou créent des offres exclusives car elles savent que nous allons les écouler. On a aussi une excellente capacité de négociation qui nous permet d’afficher les meilleurs tarifs pour nos clients. Et on est capable d’agréger d’autres produits autour des vols secs, qui restent une part très importante de nos ventes. Nous avons par exemple lancé l’an dernier l’annulation « toute cause » pour annuler son billet d’avion jusqu’à 48 heures avant le départ et être remboursé à hauteur de 80 %. Internet, c’est la promesse du tout gratuit et du tout accessible. Mais justement, nous ne sommes pas là seulement pour vendre, nous sommes là aussi pour conseiller. Nous jouons notre rôle d’agent de voyages et d’e-commerçant.
T.H. : Et par rapport aux agences de voyages traditionnelles ?
B.C. : En plus d’être une agence de voyages en ligne, nous disposons d’une technologie solide. Grâce à ces outils, nos clients peuvent nous contacter par téléphone 24h/24, 7j/7 et obtenir de nombreuses informations sur leur voyage, la destination... Sur mobile, les utilisateurs bénéficient depuis peu de l’enregistrement automatique, et nous avons aussi lancé le scan de bagages [pour vérifier s’ils peuvent être embarqués en cabine ou non]. Notre but est de donner à nos clients le sentiment d’être leur propre agent de voyages. Nous sommes là pour leur faciliter la vie, pour qu’ils puissent se concentrer sur l’expérientiel.
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Benoît Crespin dans le numéro de juillet-août de Tour Hebdo (1605).