La bonne nouvelle vient que France conserve sa position <<AA>>. En effet, Standard and Poor’s maintient sa note pour la France de AA
Bien sûr, depuis la crise grecque, tout le monde sait maintenant que la meilleure note est le triple A « AAA ». L’Allemagne, très bonne élève à la meilleure note, et bénéficie d’un taux moyen pour emprunter à 2.4% sur 10 ans quand nous devons payer 3%.
Rappelons que ces taux étaient quasiment nuls jusqu’en fin 2021.
Mais d’où vient la dette ?
Tout simplement des emprunts souscris chaque année par la France (l’Etat, la Sécu et les collectivités locales). En 2023, par exemple, l’Etat emprunte 270 milliards d’euros pour boucher le trou de son budget et pour rembourser ses prêts arrivant à échéance. Cumulés, les emprunts de la France dépassent 3.000 milliards d’euros.
Quel est le problème ?
Comme pour un ménage, plus les taux sont élevés, plus il faut payer d’intérêts. Pour l’Etat la charge se renchérit au fil du remplacement d’anciens prêts par de nouveaux. La facture de la France pourrait s’envoler, en 2027 à 74 milliards d’euros, versus 39 milliards cette année. Pour vous donner une idée … c’est d’avantage que le budget de l’Education Nationale.
Mais nous avons une autre bonne nouvelle !
En novembre, la hausse des prix en France a de nouveau significativement ralenti à 3.4% sur 1 an après 4% en octobre.
Notre Ministre, Bruno Le MAIRE s’est réjoui du succès d’avoir maitrisé l’inflation en 2 ans, alors qu’il avait fallu 10 ans dans les années 70.
La BCE reste pour autant vigilante, au cas où les prix réaccélèrent et surveille la hausse des salaires. Cependant, la situation sur le marché du travail se détériore petit à petit. En Allemagne, le chômage a augmenté à 5.9%, en novembre, en Italie il est à 7.8% et ces hausses de chômage ne militent pas en faveur de salaires très dynamiques …. la crainte de la BCE devrait s’éloigner.
Alors c’est vrai…. Vous le savez je suis de nature « optimiste » mais depuis le début de l’année, le « fil conducteur » était l’inflation et les hausses des taux des banques centrales, et mon optimisme était d’annoncer que l’inflation allait être maitrisée et que la FED et la BCE allaient arrêter de monter les taux. Selon le consensus …nous y sommes !
Je vous parle aussi très souvent des valeurs technologiques / du progrès technique et des petites et moyennes valeurs. Je ne vais pas reprendre mes anciens points marchés, mais il est clair que depuis 2022, les investisseurs font face à un marché différent de la décennie précédente.
Dans les grandes lignes :
L'inflation et les taux d'intérêt sont désormais plus élevés, ce qui correspond davantage à des niveaux historiques, plutôt qu’à l’environnement de taux bas des années 2010. Les taux négatifs n’étaient pas la normalité.
Ce changement est lié à la pandémie du Covid-19 qui a changé considérablement notre façon de travailler. Des taux plus élevés et des conditions de liquidité plus strictes signifient que les investisseurs devraient se concentrer sur les entreprises offrant un potentiel important de rentabilité et des valorisations attractives.
Depuis la pandémie, nous avons observé une forte demande pour les entreprises centrées sur le mode de vie à domicile, comme le streaming en ligne, la livraison de repas et la vidéoconférence.
À mesure que la situation revenait à la normale, l'inflation est devenue un problème, et les banques centrales ont augmenté les taux d'intérêt.
Cela a surtout eu un impact sur les valorisations en raison des taux d'actualisation plus élevés.
De nombreuses entreprises, et principalement dans le secteur de la tech, prévoient une croissance future, ce qui signifie que leurs bénéfices dépendent largement de ce qui se passera dans le futur.
Pour les petites valeurs, la hausse des taux d'intérêt a eu un effet important sur le marché des introductions en bourse, réduisant les liquidités pour les jeunes entreprises qui ont contribué à l'innovation.
Quand les taux d'intérêt sont élevés, cela complique la valorisation des actions.
En période de taux bas, la qualité des bénéfices importe moins car les taux n'ont qu'un faible impact sur les valorisations.
Cependant, en période de taux élevés, les investisseurs se concentrent davantage sur la solidité des bénéfices, pour déterminer si une entreprise peut générer des profits et si la valorisation est justifiée.
En même temps, certaines tendances qui étaient fortes pendant la pandémie s'inversent à mesure que les économies retrouvent leur normalité.
Par exemple, la migration vers le cloud a été très en vogue pendant la pandémie, mais connait un ralentissement aujourd’hui.
À plus long terme, nous pensons que la migration vers le cloud continuera pendant de nombreuses années.
Dans certaines industries, comme les semi-conducteurs, les excès de commandes sont en train d'être absorbés.
Les pressions inflationnistes ont également eu un impact sur les salaires, bien que la technologie nécessite généralement moins de main-d'oeuvre que d'autres secteurs. De nombreuses entreprises technologiques ont réorganisé leurs opérations l'année dernière, y compris des réductions d'effectifs, ce qui a réduit les coûts, les plaçant dans une position relativement solide.
Dans le nouvel environnement de taux d'intérêt plus élevés sur le long terme, les actions ne monteront plus de manière quasi automatique, comme par le passé. L'accent est désormais mis sur le choix d'actions offrant un potentiel de croissance et la capacité de générer des bénéfices.
Alors que faire pour cette fin 2023 et le début 2024 ?
J’ai commencé ce point par vous parler de la première lettre de l’alphabet, avec le « AA » français, je me propose de vous parler en 2024 du « 5D » :
• Dette
• Démographie
• Dématérialisation
• Démondialisation
• Décarbonation
En attendant, la baisse des taux d’intérêt et des rendements obligataires réduira la rémunération des liquidités et accentuera le risque de réinvestissement. Les investisseurs doivent limiter leur allocation aux liquidités et optimiser leur rendement.
Après, il faut miser sur la qualité aussi bien pour les actions que pour les obligations. Les obligations de qualité présentent un rendement attrayant aujourd’hui et nous tablons sur une appréciation du capital à mesure que la croissance ralentira et que les rendements diminueront.
Notre préférence, les entreprises de qualité avec un bilan sain et une rentabilité élevée, souvent issues du secteur technologique, qui devraient être les mieux armées pour dégager des bénéfices malgré le ralentissement de la croissance économique.
Sur les marchés des changes et des matières premières, nous pensons que le dollar américain devrait rester stable autour des niveaux actuels dans les mois à venir avant de se déprécier à mesure que la croissance ralentira aux États-Unis.
Enfin, nous n’oublions pas qu’il faut couvrir les risques de marché. En effet, investir dans un contexte de guerre et d’incertitude géopolitique suppose de se préparer à composer avec la volatilité. A ce sujet nous continuons à être convaincu qu’il faut placer une partie de son épargne sur des produits structurés de qualité, avec une protection du capital, et des coupons séduisants.
a un vrai savoir-faire dans ce domaine.
Patrick Gautier CABINET GAUTIER PATRIMOINE