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Economie

Le coup de gueule de Laurent Abitbol au congrès des EDV


Publié le : 02.07.2024 I Dernière Mise à jour : 02.07.2024
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Auteur

  • Rémi Bain Thouverez

Le président aux multiples casquettes : Marietton Développement, Selectour, Havas Voyages et vice-président de l’APST s’est emporté lors de la table ronde autour du modèle économique des réseaux

NDC est une catastrophe pour nous. Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais la réalité, in fine, c’est que c’est une catastrophe. Si le débat porte sur l’amélioration des technologies, je suis d’accord. Mais si on gagne moins au bout du compte, je ne le suis plus.

 

Les compagnies ont beau jeu de mettre en avant leur capacité nouvelle à aligner une farandole de classes. La belle affaire ! Au lieu de vendre un Paris/New York à 543 on va le vendre 546. Si les transporteurs y trouvent leur compte, tant mieux pour eux. Mais pour nous, ce n’est pas le cas.

 

Je n’en dors pas la nuit. Tous les mois, j’ai 1800 salariés à payer. Comment je fais ?

 

Quand la SNCF nous baisse de 3 à 2.5 en proclamant que c’est génial ! génial pour eux pas, pour nous. Et encore, cet accord, il va durer combien de temps ? Que va-t-on nous dire dans 2 à 3 ans ? Qu’il faut encore baisser, toujours baisser ?

 

Pareil pour NDC. Allez expliquer à un client qu’on vend plus cher que les prix facials avec cette norme. Quelle va être son attitude ? il va aller acheter directement…

 

La différence avec les autres métiers, c’est que nos clients peuvent se passer de nous. Ce n’est pas les cas avec SFR ou d’Orange.

 

Quel est le but dans tout ça ? Que le client passe en direct ? Ne tournons pas autour du pot, c’est exactement ce que veulent les compagnies, d’ailleurs Lufthansa me l’a avoué directement.

 

Moi ce qui m’intéresse c’est le revenu. Le manque de marge met en danger notre profession. Regardez l’histoire avec le loisir : nous avions des commissions et on vendait une kyrielle de vols secs. Maintenant, quand nous ajoutons nos frais de service, les compagnies vendent moins cher que nous ! C’est comme si Dior vend moins cher que chez Sephora. Résultat, toute une partie de nos revenus disparaît. Les compagnies ont pris nos clients directs et tentent de faire la même chose avec le business travel. Nous sommes en grande surveillance.

 

Avant, on avait des commissions qui nous revenaient. Amadeus nous retournait de l’argent. Chez Selectour c’était 15 millions d’euros. Ce chiffre a été divisé par deux. Comment on fait ?

On peut être inventif, mais comment être inventif sur ce point pour obtenir cet argent ?

 

Air France est pas mal réglo, c’est bien, car c’est une grosse partie du marché avec 50%. Mais le reste ?

 

On veut quoi ? Simplement gagner notre vie ? Selectour et le GIE c’est 5000 salariés…5000 familles qui dépendent de nous. C’est simpa d’être le patron de la SNCF ou d’Air France. Ils ont des avions et des trains. Nous, on ne les a pas. Ce que nous avons c’est le service et je me tue au sein du GIE pour trouver des marges afin de le valoriser.

 

Interpellé par François Xavier Izenic, animateur de cette table ronde : « Mais, Laurent, il n’y a plus le choix ! »

 

Oui, nous n’avons plus le choix. Sur le plan de la négociation, nous avons tout fait. Pourtant, je ne suis pas mauvais dans ce domaine-là. Mais je n’espère plus rien. Il n’y a qu’une solution : le politique. Sur ce point, nous ne sommes pas bon… le politique doit intervenir pour nous aider pour imposer des minimums vitaux. Notre force, c’est le service. Nous devons parvenir à la faire payer pour ne pas disparaître.

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