Élargissement du chômage partiel, crédit d’impôt sur les loyers des baux commerciaux, diminution de la TVA sur les prestations touristiques... La Commission des affaires économiques du Sénat propose de nouvelles mesures pour aider le secteur.
Un mois après la fin du confinement, la Commission des affaires économiques du Sénat a de nouveau publié jeudi 40 propositions pour aider le secteur du tourisme. Des mesures « complémentaires au ”plan tourisme” du gouvernement, pour une véritable relance du tourisme, fruit d’un cycle d’auditions conduites depuis le début de la crise », précisent les sénateurs à l'origine du texte. Ce plan, qui vient en complément de propositions déjà faites il y a un mois, devra être bâti sur trois piliers : le soutien à l'offre, le soutien à la demande et le soutien aux mutations du tourisme (numérique et écologique).
Soutien à l'offre
Concernant le soutien à l'offre, on retrouve ainsi parmi les propositions : l'élargissement du chômage partiel pour les professionnels dont les effectifs n’ont été mobilisés que pour gérer les pertes (par exemple les voyagistes), l'exonération de cotisations sociales au-delà du mois de juin, la mise en place d'une cellule de gestion des plans d’étalement du paiement des prélèvements obligatoires, l'instauration d'un crédit d’impôt sur les loyers des baux commerciaux ou encore le renforcement de la solidarité des OTA (agences de voyages en ligne) envers leurs partenaires les plus fragiles, en diminuant notamment leurs commissions.
Soutien à la demande
Pour le soutien à la demande, les sénateurs proposent notamment une diminution temporaire de la TVA applicable aux prestations touristiques, le renforcement du dispositif d’aide au départ en vacances annoncé par le gouvernement, en la faisant passer jusqu’à 500 euros, une meilleure régulation des avoirs émis par les compagnies aériennes en vue de restaurer la confiance des consommateurs, la diminution exceptionnelle des tarifs autoroutiers cet été et l'ouverture de l'intérieur de l’espace Schengen à la mi-juin pour accueillir la demande internationale.
Soutien aux mutations du tourisme
Mais, au-delà des aides, une réflexion sur le tourisme devra également être engagée sur le tourisme de demain. « Dans le cadre des aides à l’investissement attribuées par la Caisse des dépôts et Bpifrance, [il faudra] privilégier les projets intégrant des dimensions de transition numérique et environnementale, dans une logique d’éco-conditionnalité et de conditionnalité numérique, et participer à la constitution de ”champions” », explique le texte.
Les mesures allant en ce sens sont elles aussi nombreuses : définir une stratégie nationale pour un tourisme durable, réaliser une estimation des émissions de gaz à effet de serre par le secteur touristique en France, renforcer la visibilité des écolabels existants et promouvoir l’information du client sur le bilan carbone des voyages commercialisés, mettre en place un grand plan de formation des professionnels du tourisme au numérique, faire de la Caisse des dépôts et de ses filiales l’agence du soutien à l’innovation touristique, lancer une réflexion sur la revalorisation des métiers du tourisme et le statut du saisonnier, etc.
Enfin, nommer un ministre du tourisme de plein exercice, qui s’appuierait sur une administration centrale dédiée. De quoi définitivement remédier aux maux du secteur ?