Le directeur général de l’office du tourisme de la grande Plagne répond à nos questions
Tour Hebdo : depuis l’année dernière qui marqua le retour à la normale pour les vacances d’hiver, quelle est la situation actuelle au niveau des réservations ?
Rémy Counil : L’hiver dernier, malgré un contexte avéré de morosité dû au contexte géopolitique et des suites postpandémiques, les réservations étaient déjà spectaculairement à la hausse. Preuve en est que la montagne attire toujours voire mieux : elle rassure et semble détenir les valeurs que recherche dorénavant les touristes : de la proximité, de l’authenticité et de la pleine nature. Cette année se présente plus favorablement encore avec une avance sur les réservations qui nous laisse augurer d’une excellente saison.
Tour Hebdo : Noël marche bien ?
Rémy Counil : Justement, oui. En général c’est plutôt la semaine du jour de l’an qui fait le plein. Mais cette année, Noël atteint les mêmes scores de réservation. Janvier est en avance aussi et surtout, les vacances de février bénéficient d’un calendrier de répartition des zones plus favorable, ce qui se traduit par une équivalence de réservation sur les 4 semaines, ce qui n’était pas le cas en 2023.
Tour Hebdo : Constatez-vous des changements ou des attentes différentes des touristes depuis la pandémie
Rémy Counil : C’est certain, d’autant que nous sommes en concurrence avec des moyens et longs courriers qui savent s’y prendre pour fidéliser leur clientèle. À la montagne nous devons parvenir à offrir des séjours sans couture, c’est-à-dire fluide et sans attente pour l’hébergement, la location du matériel et l’achat de forfait de ski. Nous avons beaucoup travaillé sur la notion de chaîne afin de faciliter le parcours des achats.
Tour Hebdo : Constatez-vous des attentes différentes ?
Rémy Counil : Oui et non. Nos clients viennent pour skier. Ça reste le cœur de notre métier. Mais nous constatons un développement au niveau des activités. Ils peuvent se réserver une journée pour des balades en raquette ou en chien de traineaux. L’après-ski s’enrichit de séjour en spa ou de bien-être, etc. Tous ces services sont maintenant en ligne, ce qui facilite leur accessibilité.
Tour Hebdo : Dans le contexte inflationniste que nous connaissons, comment se comportent les prix ?
Rémy Counil : Le prix du séjour et le panier moyen sont en augmentation comme partout. Cela va de pair avec l’inflation, mais jusqu’à présent sans impact sur les réservations.
Tour Hebdo : La montagne s’apparente, comme vous l’avez souligné, à de la grande nature. Mais vous êtes aussi challengé au niveau du RSE. Quelle est votre politique ?
Rémy Counil : Nous nous positionnons sur cette sensibilité, et ce pour 2 raisons. D’abord, nous vivons de la montagne. Notre devoir pour nous et les générations qui vont suivre consiste à la préserver. Ensuite, nous vivons une remise en cause des standards traditionnels ce qui nous pousse à nous adapter. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés officiellement dans cette direction. Quand je dis officiellement, c’est sous le contrôle du rapport RSE que tout le monde peut consulter. Nous en sommes à la deuxième édition. Ce rapport décrit nos engagements comme pour le carburant HVO de nos dameuses, c’est-à-dire en huile usagée recyclée, la réduction des déchets, les rénovations énergétiques des bâtiments, etc. Toutes nous intentions vis-à-vis de l’avenir et toutes nos actions entreprises sont décrites avec minutie.
Tour Hebdo : Un mot sur la Plagne, vous avez des nouveautés ?
Rémy Counil : Cette année notre actualité sera l’inauguration de notre nouveau télécabine du glacier qui va culminer à 3080 mètre. C’est le fruit de 2 ans de travaux qui avec des télécabines de 10 places qui apporteront un confort indéniable pour les skieurs. Il précède la rénovation de la partie basse qui interviendra d’ici 3 ans.
Tour Hebdo : Malgré les incertitudes climatiques, vous continuez à investir ?
Rémy Counil : Nous savons que nous pourrons faire skier encore nos vacanciers pendant des années. En ce moment nous cumulons 90 centimètres de neige à 2000 mètres. Mais nous devons rester vigilants. Nous vivons un monde en pleine mutation, les bouleversements climatiques sont de l’ordre mondial et la vision du tourisme et des transports s’en trouve modifiée. Nous avons l’obligation de nous adapter, de continuer à être sensibilité sur ces grandes ces questions qui concernent l’environnement.
Tour Hebdo : dernière question, comment ce port Plagne Resort, la plateforme que vous avez récemment lancée ?
Rémy Counil : Elle trouve son public. Nous sommes à + 15% au niveau des réservations par rapport à l’année dernière et justement son positionnement correspond aux attentes actuelles. C’est dans l’air du temps : acheter un ensemble de service à partir d’une même interface. Cela va d’un achat d’un transport collectif à la réservation d’activité et bien entendu de l’hébergement, la réservation de matériel de ski et de forfait.