Les sénateurs français se sont prononcés en faveur de la proposition de loi permettant aux maires de réguler la fréquentation dans certains lieux touristiques français.
Favoriser le tourisme en France — et tenter d’atteindre les 100 millions de touristes étrangers — est toujours une priorité. Mais pas au détriment des lieux les plus fréquentés. Le Sénat a adopté aujourd’hui à l’unanimité une proposition de loi visant à réguler la fréquentation des sites naturels et culturels les plus fréquentés.
Pour cela, les maires se voient doter d’un nouvel outil juridique : si la sur-fréquentation est de nature à affecter le caractère (naturel ou culturel) d’un site, le maire pourra prendre un arrêté motivé en réglementant l’accès et la circulation aux véhicules, mais aussi aux personnes.
L’objectif est de préserver des lieux fragiles comme l’île de Porquerolles (7 000 touristes par jour au pic de la haute saison en août), la dune du Pilat (16 000 personnes quotidiennement), le Mont-Saint-Michel (30 000 touristes par jour) ou encore les gorges du Verdon, prises d’assaut par 800 000 curieux chaque année.
Les sénateurs ont également adopté, avec un avis « très favorable » du gouvernement, un amendement du socialiste Jérôme Durain visant à sanctionner les atterrissages sauvages d’avions dans les zones de montagne. Le 18 juin dernier, un avion de tourisme avait atterri au sommet du Mont-Blanc, mettant « en lumière le caractère lacunaire de notre arsenal législatif pour lutter contre de tels comportements », a détaillé Jérôme Durain.
L’amendement prévoit donc l’interdiction d’atterrissage d’avions et de dépose de passagers « à des fins de loisirs » dans les zones de montagne sous peine d’un an d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
De son côté, la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique Emmanuelle Wargon a expliqué que le gouvernement était « favorable à l’esprit général » de la proposition, qui « répond à une vraie urgence » mais que des « aménagements » seront nécessaires lors du processus de la navette parlementaire. Le texte doit en effet maintenant être discuté (et adopté ou non) par l’Assemblée nationale.