En voilà une nouvelle preuve avec la possible reprise de nouvelle taxation du transport aérien
Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics dans le nouveau gouvernement Bayrou déclare que la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion est : « Une mesure de justice fiscale et écologique sachant que les 20% de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion ».
Voilà un raisonnement parfaitement écliptique. C’est ce que je reproche aux politiques : focusser sur un point spécifique, uniquement destiné à frapper l’opinion publique, sans pour autant lui donner les clés pour comprendre la situation.
Amélie de Montchalin justifie la hausse de la taxe pour :
- Des raisons écologiques
- Des raisons de justice sociale
Et elle se garde bien de dire :
Que si les 20% de la population dotée des revenus les plus élevés prennent l’avion (pour bien donner l’impression que ce sont les riches qui sont responsables des dépenses du secteur) en réalité c’est un tier de la population française prend à l’avion !
Que la structure socio-démographique des voyageurs empruntant l’avion est identique à la structure des voyageurs empruntant le TGV.
Que le transport aérien contribue fortement au dynamisme économique des territoires, et lui porter atteinte est préjudiciable pour l’emploi et la richesse des régions.
Que cette hausse sera intégralement reportée sur le prix du billet, (les compagnies n’ayant pas de marge suffisante pour l’absorber) ce sont les revenus les plus modestes qui seront les premiers pénalisés. C’est donc l’inverse d’une justice sociale.
Que cette hausse va pénaliser le pavillon français qui perd 1 point par an, au profit essentiellement des compagnies du étrangère, qui bien entendu vont échapper à cette taxe pour des touristes hexagonaux qui vont programmeur leur vol à partir de hub étranger. Ces dernières doivent se frotter les mains. À chaque nouvelle hausse, elles deviennent plus compétitives vis-à-vis des compagnies françaises.
Enfin : évoquer cette décision pour des raisons écologiques reste le plus odieux des mensonges. Le secteur aérien s’est engagé à la neutralité carbone d’ici 2050. Lui retirer les moyens d’y parvenir se présente justement comme l’inverse d’une justice écologique.
J’accuse donc nos politiques de dialectique elliptique pour dissimuler leur manque de courage. C’est infiniment plus facile d’augmenter toujours et toujours les taxes plutôt que de diminuer les dépenses.
Honte à eux
Rémi Bain Thouverez