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Le tourisme responsable doit davantage se focaliser sur l’impact social et pas se concentrer uniquement sur la mesure de son empreinte carbone


Publié le : 08.07.2024 I Dernière Mise à jour : 08.07.2024
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Auteur

  • Rémi Bain Thouverez

Voilà le message délivré par ATR à l’occasion de ses 20 ans d’engagement pour un tourisme durable

Certes la mesure de l’empreinte carbone reste une notion essentielle pour tout ce qui concerne le tourisme responsable. Mais à trop vouloir se focaliser sur ce critère, le risque est de nous faire oublier, ou faire passer au second plan, tous les autres.

Antoine Richard, président d’ATR précise : « on parle beaucoup de carbone. C’est normal, car c’est un point déterminant. Mais je trouve qu’on a tendance à se focaliser uniquement sur ce point alors que l’impact social du tourisme doit aussi être pris en compte. »

Antoine Richard, particulièrement déterminé, souhaite inverser la façon de considérer le tourisme durable : « nous devons changer notre attitude vis-à-vis de cette problématique. Ne plus être sur la défensive. Ne plus subir les critiques sans argumenter. Mais au contraire, se décomplexer pour agir en faveur de notre contribution pour aider les gens, protéger la nature et l’environnement. Être fière de prouver l’utilité du tourisme auprès des populations qui en ont besoin dans leur économie locale. »

Commencer par des choses simples. Agnes Decramer la fondatrice de la Feelingo, organisme qui s'engage à fédérer l'intégralité des acteurs touristiques, du producteur dans les destinations au voyageur insiste sur ce point en disant : « le plastique c’est un bon exemple. C’est horizontal. Tout le monde peut le comprendre. Il abîme tout l’écosystème. 80% de ses déchets se retrouvent dans les océans. Le tourisme en est fortement responsable. Pour vous donner une idée, sachez que sa consommation augmente de 30% pendant la période estivale en méditerranée ! un circuit en Asie ou en Afrique, c’est 1500 bouteilles d’eau de 50 centilitres ! »

Et elle donne les solutions : « Comment faire alors que dans bon nombre de destinations 90% de l’eau n’est pas potable ? le seul acteur qui peut agir est le réceptif. Il représente les yeux et les oreilles de la destination. C’est à lui d’organiser la mise en place de fontaine à eaux sur le parcours, de mettre à disposition des gourdes avec philtre, de privilégier des étapes avec distribution de thé, car c’est stérilisé, etc »

Ce n’est pas forcement plus cher. C’est avant tout une question de prise de conscience et d’organisation. Julien Buot, directeur d’ATR intervient : « le voyage responsable n’est pas forcément synonyme de voyage plus cher. »

Guillaume Linton président d’Asia, explique que son TO collabore avec le réceptif Travel Life qui délivre des certifications en matière de durabilité des hébergements : « le tourisme responsable, c’est tout un ensemble. Nous poussons plutôt les vols sans escale quand c’est possible. Nous privilégions les séjours longs plutôt que les city-break. Et nous militons pour étendre les saisons, partant du constat que 75% des flux touristiques se retrouvent sur 25% de l’année. »

En perturbant l’ordonnancement habituel des saisons, le réchauffement climatique donne l’occasion de tenir un discours différent. Guillaume Linton poursuit : « plus rien n’est garanti à destination. La saison des pluies peut être plus tardive et la saison sèche ne plus correspondre aux dates habituelles. Fort de constat, nous évitons parler de haute et de basse saison. Nous sortons ‘’la saison de pluie’’ de notre vocabulaire en évoquant plutôt’’ la saison verte’’. L’idée est de mettre en avant la beauté de la nature dans toute sa magnificence avec un ciel bleu intense parfois entrecoupé d’averse. Ces arguments vont de pair avec des prix moins chers et une meilleure répartition de l’activité localement pour sécuriser les emplois à temps plein plutôt que les emplois saisonniers. »

Toutes ces actions mises de bout en bout viennent de permettre au TO d’avoir baissé son empreinte carbone de 100 000 tonnes en 2019 à 80 000 tonnes en 2023.

Reste la question du coût. La question est toujours la même. Le consommateur ne rejoint pas toujours le citoyen. Ce dernier avoue vouloir protéger la planète, mais ne veut rien payer… Les destinations sont souvent plus matures alors que le marché source n’est pas encore prêt à se lancer dans des pratiques vertueuses.

Agnes Decramer pense que la dynamique doit d’abord être portée par les acteurs du tourisme eux-même : « la dernière étude de Booking révèle que l’envie de voyager ne se tarit pas. Il donc s’attendre à ce que le secteur continu de se développer. C’est donc aux professionnels de prendre l’initiative pour se lancer dans le durable. » Même son de cloche de la part de Julien Buot, directeur de l’association ATR : « il ne s’agit pas d’attendre la demande du consommateur pour agir ».

Guillaume Linton acquiesce : « il ne faut pas imaginer qu’un client entre dans une agence aujourd’hui ou même demain en disant : ‘’je veux acheter un voyage responsable’’ ! Mais c’est de notre responsabilité de le proposer. »

Julie Geoffroy d’Interface Tourisme se veut pro-active : « nous créons des fiches destinations à la demande d’ATR. L

’objectif est de mettre un focus sur le respect de l’environnement en prenant en compte l’ensemble des paramètres. Par exemple comment limiter ou éviter le sur tourisme dans certaines zones. »

Guillaume Linton commente : « si les prises de conscience des clients tardent encore à se manifester, les destinations sont ultra demandeuse de cette approche durable. C’est existentiel pour elles. »

Julien Buot de conclure : « le pro sait envoyer ses voyageurs au bon endroit au bon moment ce que le particulier ne fait pas toujours ».

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