Le loueur de voitures américain s'est placé le 22 mai sous le régime américain des faillites.
Bien que centenaire, Hertz traverse de très grandes difficultés et vient d’avoir recours au chapitre 11, le dispositif américain qui permet à une entreprise n'arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l'abri des créanciers. Pour l'heure, cette procédure ne concerne que ses opérations aux Etats-Unis et au Canada et épargne ainsi ses principales régions opérationnelles notamment l'Europe, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
"L'impact du Covid-19 sur la demande de voyages a été soudain et dramatique, entraînant une baisse brutale des revenus de la société et des réservations futures", a expliqué le groupe. Hertz indique avoir pourtant pris des "mesures immédiates" donnant la priorité à la santé et à la sécurité des employés ainsi que de ses clients, et avoir stoppé "toutes les dépenses non essentielles".
Le 21 avril, Hertz avait déjà annoncé supprimer 10 000 emplois en Amérique du Nord, soit 26,3% de ses effectifs mondiaux, pour faire des économies face aux incertitudes provoquées par les mesures pour endiguer la pandémie.
Le 22 mai, le groupe a précisé que ce sont même 20 000 personnes au total qui ont été licenciées, soit environ la moitié de ses effectifs mondiaux.
Une dette de 19 milliards de dollars
"Cependant, l'incertitude demeure quant au retour des revenus et à la réouverture complète du marché (...) ce qui a nécessité l'action d'aujourd'hui", soit le placement de la société sous chapitre 11, a-t-il fait savoir.
Selon Paul Stone, le PDG du groupe, ce recours va protéger "la valeur" des actifs du groupe et "donnera le temps nécessaire au groupe de mettre en place une nouvelle base financière plus solide pour réussir à traverser cette pandémie et pour mieux nous positionner".
Hertz connaissait déjà des difficultés avant l’épidémie de Covid-19 : la société avait essuyé une quatrième perte nette annuelle consécutive en 2019. Vendredi dernier, le Wall Street Journal faisait état d'une dette d'environ 19 milliards de dollars et près de 700 000 véhicules en grande partie inutilisés à cause du coronavirus.
Pourtant l’année 2020 avait bien démarré avec une hausse du chiffre d'affaires de 6% en janvier et de 8% en février comparé aux mêmes mois de l'an passé.