Pour la première fois, une étude permet d’estimer le poids du marché des événements d’entreprises dans l’Hexagone. Séminaires et conventions soutiennent le tourisme, notamment en basse saison.
C’est un secteur clé pour le tourisme français, mais que l’on évaluait jusqu’à présent difficilement. Une étude réalisée par le cabinet EY pour le compte d’un collectif d’organisations professionnelles et d’institutions (*) lève enfin le voile sur le marché des événements d’entreprises en France. Cette étude complète celles déjà réalisées sur les autres filières du tourisme d’affaires (foires/salons et congrès). Focus sur les 4 principaux enseignements.
Des retombées évaluées à 32 milliards d’euros
L’an dernier, 380 000 événements d’entreprises et institutions ont été organisés en France métropolitaine. Ces chiffres ne prennent pas en compte l’activité des foires et salons ni celle des congrès (Paris est leader mondial). Les retombées pour les professionnels et plus globalement le tourisme français sont conséquentes. Selon l’étude, elles sont évaluées à 32 milliards d’euros, avec pour corollaire 335 000 emplois créés ou maintenus.
Les entreprises de la filière (agences, prestataires de contenus, traiteurs…) sont les premières à bénéficier de ce dynamisme, avec 16,8 milliards de retombées (52% du total). Les 48% restants profitent aux entreprises d’accueil, à commencer par l’hébergement (5,5 milliards), devant la restauration (3,4 milliards), le transport d’accès et le commerce local. Surtout, les événements d’entreprises permettent de lisser l’activité en remplissant les hôtels en basse saison.
Près de 2 événements par Français par an
Les événements d’entreprises en France ont accueilli 52 millions de participants en 2018. En moyenne, chaque Français actif participerait à 1,7 événement par année, preuve du dynamisme du secteur à une période où la technologie isole les collaborateurs et où les entreprises ont besoin de faire passer leurs messages. La clientèle internationale (entreprises étrangères qui organisent des événements en France), est essentielle pour le secteur.
Si elle ne représente que 11% des participants, ces derniers génèrent 44% des retombées en termes de dépenses. 70% de cette clientèle prolonge ensuite son séjour dans l’Hexagone, fait parfois venir un conjoint sur place, ce qui contribue à dynamiser l’économie des villes et des régions. En revanche, seulement 23 % des participants français complètent un déplacement par quelques jours de détente.
La force des séminaires
Les séminaires constituent le cœur du marché, représentant 54% des événements. Destinés aux collaborateurs, parfois à un public extérieur, ils visent à délivrer un message sur la stratégie de l’entreprise, faire un état des lieux, fixer des objectifs… Les participants apprécient de recevoir des informations sur les projets de leur société, mais aussi de développer les relations avec leurs collègues dans un cadre moins formel afin de favoriser l’esprit d’équipe.
Les soirées d’entreprise, qui regroupent aussi bien un public interne qu’externe, visent à fédérer et marquer les esprits. Elles représentent 20% du total, devançant les opérations de communication externe (13%) servant à présenter un produit, informer des clients ou la presse… Reste les conventions (pour motiver et fédérer) et assemblées générales (10%).
L’Ile de France fait la course en tête
Se réunir ne signifie pas partir au bout du monde ! 60% des participants résident dans la région où est organisé l’événement. Sans surprise, l’Ile de France, qui concentre un nombre important de sièges sociaux, s’accapare 32% du marché (en nombre de participants). Les retombées économiques pour la région sont évaluées à 9,2 milliards d’euros (dont 1,6 pour l’hôtellerie). Mais conscientes des enjeux, toutes les régions se mettent en ordre de marche, ouvrent des bureaux de convention.
Auvergne-Rhône Alpes grimpe sur la seconde marche du podium (13% des participants), devant Provence Alpes Côte d’Azur (7%). Cette dernière est aussi une grosse destination de congrès, avec des équipements majeurs à Marseille, Nice et Cannes. Les autres régions se partagent chacune 6 à 7% du marché ; sauf le Centre, la Normandie et la Bourgogne Franche-Comté à la traîne (3 à 4%), malgré leur proximité avec Paris.
(*) - Atout France, l’Office de tourisme et des congrès de Paris, l’association d’agences événementielles Lévénement, l’Union française des métiers de l’événement (Unimev), la Banque des Territoires, la Direction Générale des Entreprises, les Ministères de l’Economie et de l’Europe et des Affaires Etrangères.