En France comme en Grande Bretagne, des dizaines de milliers de touristes ont été pris en charge depuis la faillite du groupe. Une opération sans précédent aux lourdes conséquences financières.
L’opération sans précédent menée par la Grande Bretagne est sur le point de prendre fin. L'autorité britannique de l'aviation civile (CAA) vient d’annoncer dans un communiqué que l’opération de rapatriement baptisée « Matterhorn », la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale, s'achèvera sous peu.
Au total, 150 avions auront permis de ramener quelque 140 000 personnes depuis le lancement du rapatriement il y a deux semaines, quelques heures après la brusque faillite de Thomas Cook.
En France, même si les chiffres donnent un peu moins le tournis, la situation revient également à la normale au sujet du retour des passagers. L’APST vient de faire savoir que « à ce jour, c’est plus de 10 600 clients-consommateurs qui ont été rapatriés suite à la prise en charge financée par l’APST (…) Au 7 octobre 2019, demeurent encore sur place environ 100 clients, qui finissent leurs séjours et rentreront à destination grâce à l’APST ».
En parallèle, l’association prend en charge le remboursement des prestations payées à destination par les clients. « Leurs demandes de remboursement sont dès à présent prises en compte et traitées par les services de l’APST », confirme-t-elle.
Les autorités britanniques mènent, quant à elles, une opération sans équivalent de remboursement de 360 000 réservations de vacances pour environ 800 000 personnes dont le séjour a été annulé en raison de la faillite du voyagiste.
Ultra médiatisée, la défaillance du groupe Thomas Cook a également entraîné méfiance et appréhensions de la part des clients. « Dès l’annonce du dépôt de la déclaration de cessation des paiements de Thomas Cook France, le 27 septembre 2019, des centaines de clients ont manifesté leurs inquiétudes auprès de l’APST, soit au téléphone soit par email. À ce jour, c’est plus de 2 200 appels et 2 500 courriels qui ont été traités par l’APST », indique l’association.
L’APST a une réserve de 40 millions d’euros
La semaine dernière, dans les allées du salon IFTM Top Resa, plusieurs dirigeants d’agences de voyages et de TO n’ont pas caché recevoir de nombreux appels de leurs clients manifestant leurs doutes et leurs inquiétudes sur leur santé financière. Leur crainte : se retrouver, eux aussi, piégés à destination si leur fournisseur venait à être en difficultés.
« On les rassure du mieux possible en leur expliquant que nous somme solides financièrement mais leur inquiétude est bien réelle », nous a confié un TO.
La défaillance de Thomas Cook entraînera-t-elle dans son sillage d’autres sinistres ? « Le tremblement de terre est passé, nous attendons le tsunami », nous confiait Franck Chapus, le vice-président des régions à l’APST la semaine dernière.
Un scénario catastrophe, qui pourrait mettre à mal l’APST elle-même. Dans son communiqué diffusé cet après-midi, l’association précise que « Sur le plan financier, les équipes de l’APST affinent chaque jour l’estimation globale du coût du sinistre et explorent toutes les pistes afin que l’association assume pleinement et dans les meilleures conditions son rôle de garant ».
De plus en plus de voix s’élèvent pour mettre en doute la capacité de l’association à faire face à une telle crise alors que les réserves s’élèvent à environ 40 millions d’euros. Quelques jours après la défaillance de Thomas Cook, le syndicat avait estimé « dans un premier temps » le coût du sinistre à 5 millions d’euros. Une estimation qui paraît désormais largement sous évaluée.