L’annonce du plan social économique, qui occasionnera près de 600 suppressions de postes, suscite l’indignation et la tristesse parmi les salariés. Ils étaient plus de 430 à se réunir virtuellement ce matin pour discuter notamment avec les syndicats des futures actions à mener.
"La bataille, c’est aujourd’hui". Les mots de Lazare Razkallah, secrétaire général du CSE de TUI France, sont forts. Ils ont d’ailleurs trouvé un écho tout particulier ce matin, lors d’une assemblée générale extraordinaire organisée virtuellement sur la plate-forme Zoom, organisée suite à l'annonce d'un nouveau PSE par la direction de TUI France. Plus de 430 salariés du voyagiste s’étaient connectés pour l’occasion, faisant part de leurs inquiétudes et de leur colère.
"C’est un PSE au rabais !", "La direction se fiche de nous !" Les remarques fusent dès le début de l’assemblée générale.
"On ne mourra pas en silence", leur assure alors Lazare Razkallah. "Nous n’allons pas faire comme chez Thomas Cook France [à l’automne 2019], nous ne garderons pas le silence". Le secrétaire général du CSE explique rapidement que les représentants du personnel espèrent négocier les conditions de départ.
Et annonce la prochaine mise en ligne d’une plate-forme avec toutes les informations concernant le plan économique et sociale (PSE) élaborée avec un avocat. Calculs de l’indemnité, droits en cas de licenciement… Tout y sera pour accompagner les 583 salariés qui vont perdre leur emploi d’ici à la fin de l’année.
Alors que les discussions vont se poursuivre entre la direction et les représentants du personnel, ces derniers invitent les salariés à coordonner des actions communes comme le collage d’affiches annonçant les licenciements dans les vitrines des agences, l’utilisation d’arrêts maladie ou encore l’organisation de rassemblements.
"Pour que la direction n'ait pas le dernier mot, il faut renverser la table, faire du bruit, être agressif. Il faut se comporter en gilet jaune", affirme Lazare Razkallah. Un rassemblement "devant le siège de TUI France [à Levallois-Perret, Hauts-de-Seine]" se tiendra le 7 juillet prochain à partir de 11h. Un autre est prévu deux jours plus tard à Lyon.
Vers la revente de TUI France ?
D’autres salariés, qui ont gardé l’anonymat durant l’assemblée générale, appellent néanmoins à la mesure : "On perd notre emploi, mais on ne doit pas perdre notre dignité ! Ne prenons pas les clients en otage", écrit l’un d’entre eux. "Ne pas oublier les 300 emplois maintenus, il ne faut pas leur savonner la planche non plus, sinon, ce sont eux qui en subiront les conséquences". Ce à quoi répond Lazare Razkallah : "Maintenant que la mariée est belle, allégée de ses salariés, le deuxième effet kiss cool sera celui de la revente de TUI France". Le secrétaire général du CSE précise d’ailleurs qu'il prendra prochainement contact avec Laurent Abitbol, le patron de Marietton Développement.
Dans ses communications précédentes, la direction de TUI France a précisé que des dispositifs de reclassement seraient prévus pour les salariés. La situation de chaque salarié sera donc étudiée, "tout en privilégiant les personnes de plus de 50 ans" pour les mesures d’accompagnement comme les créations d’entreprises, les reconversions professionnelles ou les mobilités.
"Le congé de reclassement pour les personnes de moins de 50 ans sera de 6 mois, pour celles de plus de 50 ans de 8 mois, ce qui est très peu. Dans le plan social précédent, ils étaient respectivement de 12 et 15 mois", affirme Lazare Razkallah. Précisant également qu'un rendez-vous au ministère du Travail est prévu le 6 juillet "pour qu'il vérifie l'accompagnement social" des salariés dont le poste est supprimé.