Le groupe britannique a vu ses bénéfices fondre en raison d’une baisse de la demande sur la Turquie et de l’impact des attentats en Europe.
Thomas Cook a présenté aujourd’hui ses comptes pour son exercice 2016 terminé au 30 septembre. Le voyagiste britannique a réalisé un chiffre d’affaires de 7,81 milliards de livres quasi stable comparé à l’exercice précédent. Le bénéfice net a en revanche baissé s’établissant à 12 millions de livres (14 M€) contre 23 millions l'année précédente.
Le chiffre d’affaires a été maintenu malgré l’impact des attentats sur le vieux continent, notamment sur ses activités en Belgique et en Allemagne, et la baisse de la demande vers la Turquie qui a été compensée par d’autres destinations. Thomas Cook a aussi profité d’effets de change favorables fort de ses activités réalisées en euro dans l’Union européenne.
Une réduction des pertes entre 6 M€ et 9,5 M€ pour la France en 2016
Le groupe touristique souligne les très bons résultat avant intérêts et impôts (EBIT) enregistrés en Grande-Bretagne, en Europe du Nord alors que ceux-ci ont décliné en Europe continentale (à 72 M£ contre 94 M£ en 2015). Les profits ont continué à croître en Russie malgré les interdictions de voyager en Turquie des vacanciers russes.
Les résultats pour la France sont toujours présentés dans le rouge, mais avec une réduction des pertes de l’ordre de "5 M€ à 8M€" en comparaison de l’exercice précédent sans plus de précision. Ces chiffre représentent une fourchette plutôt large allant de 5,9 M€ à 9,4 M€ de réduction des pertes. Pour rappel, la perte d’exploitation s’élevait à -18 M€ sur l’exercice 2015. La filiale française qui espérait son retour à l'équilibre pour cette année va donc devoir à nouveau patienter...
Thomas Cook continue par ailleurs de faire des progrès sur le Web qui a généré 43% des ventes au niveau du groupe contre 40% l’an dernier. En Grande-Bretagne, la progression du online était de 9 points, voire même de 13 points en Allemagne suite au lancement d’une nouvelle plate-forme de distribution.
Petite progression des réservations pour l’hiver
Thomas Cook précise que les réservations pour la saison Hiver 2016-2017 sont en ligne avec les prévisions avec 61% des stocks vendus, 2 points de plus comparé à l’an dernier à la même époque. "Les réservations pour l’ensemble du groupe sont en avance de 2% comparé à l’an dernier et les prix en baisse de 2%", précise ainsi Thomas Cook dans son rapport financier. En excluant la Turquie, les réservations sont toutefois en progression de 5% comparé à l’hiver dernier
Le groupe continue d’adapter sa stratégie en augmentant ses engagements sur l’Espagne et les destinations en long courrier (avec le lancement du Cap et de Tobago notamment) pour contrebalancer la baisse de la demande sur la Turquie et l’Afrique du Nord.
En 2016, les revenues ont ainsi plongé de 83% sur la Tunisie, de 54% sur l’Egypte et de 47% sur la Turquie alors qu’ils progressaient de 8% sur l’Espagne, de 16% sur la Croatie et la Bulgarie et de 17% sur le long courrier.
Concernant l’Europe continentale, la faiblesse des ventes observée cet été se prolonge cet hiver (avec -4% de résas pour cette zone) comme en Belgique et en Allemagne où les réservations sont en retrait de 5% en raison principalement de la Turquie. Les performances sont en revanche présentées comme "fortes" pour Thomas Cook France cet hiver sans doute portées par la relance de son TO maison Jet tours.
Thomas Cook veut faire la différence avec ses concepts hôteliers
Thomas Cook entend continuer le développement de son offre hôtelière maison (Smartline, Sunwing, Sunconnect, Sentido…) avec 14 établissements dans les tuyaux dont un Casa Cook à Kos et à Majorque, un Sentido en Sicile et pour les familles un Ocean Beach Club à Chypres.
"Le focus mis sur nos chaînes et nos hôtels partenaires ont permis d’enregistrer un record de profit en Grande-Bretagne et en Europe du Nord", a précisé Peter Fankhauser, directeur général de Thomas Cook.
Enfin, des mesures de restructuration ont été mise en place pour la compagnie Condor qui devrait selon le groupe porter leurs fruits au second semestre de l’exercice 2017.
Stéphane Jaladis