Le ministre des Affaires étrangères, en charge du Tourisme, a révélé ce matin la "phase 2" de sa stratégie pour le réceptif français.
Un an après la clôture des Assises du tourisme et l'annonce d'une première batterie de mesures, Laurent Fabius poursuit son action pour développer le réceptif France. Il a dévoilé ce matin au cours d'un point presse la deuxième phase de sa stratégie, qu'il veut axer en priorité sur le numérique, l'accueil, la formation et l'investissement, quatre piliers qu'il a baptisés le "carré du succès".
Le ministre des Affaires étrangères s'appuie pour cela sur le rapport "sans langue de bois" rendu ce matin par le Conseil de promotion du tourisme, mis en place en septembre dernier, et qui s'est réuni à six reprises depuis.
Parmi les recommandations, le ministère et les équipes d'Atout France se concentreront plus particulièrement sur une vingtaine, qui semblent "indispensables" à mettre en œuvre "en urgence", a indiqué Laurent Fabius.
Concernant le numérique, il appelle de ses vœux des avancées rapides, faute de quoi l'industrie touristique française risquerait un "décrochage". Tout en prônant un "meilleur équilibre entre les acteurs traditionnels du tourisme et les nouveaux acteurs du numérique", il plaide pour "un portail Internet national à la hauteur de nos ambitions" et une "porte d'entrée unique".
Ménageant le suspens, Laurent Fabius a promis qu'il "en dirait plus à l'automne", évoquant la mise en avant d'une sélection de marques emblématiques des régions ou atouts touristiques français.
En attendant, le ministre a d'ores et déjà salué la création du site marchand Le Bon Guide, initiative du groupe Webedia, récent repreneur de 57% de Easyvoyage. Le Bon Guide sera d'ailleurs lancé au Quai d'Orsay le 17 juin prochain, en présence du ministre des Affaires étrangères lui-même.
Favoriser les dessertes aériennes de point à point
Autre grand chantier, l'accueil. Laurent Fabius a annoncé une campagne télévisée, dans l'esprit de celles sur la sécurité routière, pour sensibiliser l'opinion publique. Il promet un "ton humoristique" et un "slogan fort", pour rappeler que servir un café ou indiquer le chemin à un étranger est un service. "Nous sommes tous des ambassadeurs de la France", a-t-il clamé. Les messages d'accueil devront également être systématisés chez les transporteurs nationaux, à commencer par Air France.
La desserte aérienne est d'ailleurs au cœur des mesures prévues, puisqu'il est question de favoriser les lignes de point à point, de "simplifier les trajets" et "d'améliorer les connexions aériennes" de façon générale. Pas certain que cette orientation aille dans le sens de la stratégie du transporteur national et de son hub, même si la politique d'Air France évolue sous la pression du marché.
La formation, via notamment le e-learning et les MOOC (Massive Online Course), compte également parmi les priorités énoncées par le ministre, qui envisage la création d'une chaire de recherche consacrée au tourisme.
Quant à la qualité de l'offre hôtelière, qui constitue d'après lui un frein au développement de certaines régions au fort potentiel, comme la Champagne, un coup de pouce sera donné à travers la création d'un fonds d'investissement de "plusieurs centaines de millions d'euros", avec l'appui de la Caisse des dépôts, de BPI France.
Virginie Dennemont