L'ONG Eco-Union, l'Iddri et l'Ademe publient une étude sur les effets néfastes du tourisme bleu sur l'environnement. Et proposent quelques mesures à adopter pour tenter d'y remédier.
Le constat est sans appel. Dans une étude présentée hier à l'occasion du Forum consacré au tourisme bleu, l'ONG Eco-Union met en garde contre les ravages du tourisme bleu (côtier et maritime) sur l'environnement, et plus précisément sur les littoraux. En cause notamment : le tourisme de masse et les croisières.
« Les activités du tourisme bleu, telles que les croisières, les stations balnéaires et l'écotourisme, produisent des impacts environnementaux et sociaux critiques sur les ressources naturelles et les communautés locales, à travers le changement d'affectation des sols, la pollution marine et atmosphérique, l'altération de la biodiversité et la consommation de services matériels ou écosystémiques. Le tourisme dépend fortement de la qualité des écosystèmes naturels pour attirer les visiteurs, mais contribue également fortement à son épuisement et à sa fragilisation et met en péril sa durabilité », explique l'étude, intitulée Tourisme Bleu : La transition vers un tourisme côtier et maritime durable dans les régions marines mondiales*.
Taxes et éco-labels
Un bilan qui pourrait s'aggraver avec les arrivées de touristes qui se multiplient chaque année. L'Organisation mondiale du tourisme estime en effet à 1,8 milliard les arrivées de touristes internationaux par an d'ici à 2030. Un changement de taille auquel veut faire face l'ONG, qui propose quelques mesures et comportements à adopter pour un tourisme bleu durable. Ce qui passe notamment par « la cohérence des politiques, la collaboration des acteurs et la mise en place d'un mécanisme de coopération ». Et cela au niveau international.
Eco-Union appelle ainsi à « élaborer des plans d’action sectoriels visant à décarboniser l’ensemble du secteur du tourisme en suivant et en réduisant les émissions de carbone du tourisme aux niveaux mondial, national et sectoriel, avec des objectifs spécifiques pour chaque sous-secteur du tourisme et toute la chaîne logistique, en particulier les transports aérien et maritime ». Une lutte contre la pollution qui passe également par la mise en place de taxes, la promotion d'éco-labels, mais aussi par l'éducation des voyageurs et touristes, en les impliquant par exemple dans la protection de la biodiversité.
*Une étude réalisée par l'ONG Eco-union avec l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) et l’Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie).