Selon une annexe du projet de loi de finances pour 2020, l’objectif fixé par le gouvernement ne sera pas réalisé l'an prochain et est reporté à 2022.
Le gouvernement prend les devants et annonce d’ores et déjà la couleur : l’objectif d’atteindre 100 millions de touristes internationaux l’an prochain ne sera pas atteint. En cause : les gilets jaunes et le Brexit !
« Les indicateurs portant sur les premiers mois de l’année 2019 laissent percevoir une diminution de la fréquentation touristique internationale pour le premier semestre. Cette tendance s’explique largement par les mouvements sociaux d’ampleur nationale qui ont largement touché le pays en début d’année, et qui ont impacté les réservations à moyen et long terme, ainsi que par les effets de la baisse de la livre (le Royaume-Uni étant notre premier marché touristique). La prévision 2019 nécessite ainsi une actualisation à la baisse », rapporte un document de politique transversale nommé « Politique du tourisme » et annexé au Projet de loi de finances pour 2020.
Les prévisions actualisées sont désormais de 91 millions de touristes étrangers pour 2019 contre les 94 millions espérés et reportés à fin 2020. De quoi se laisser 2 ans supplémentaires pour atteindre (enfin) la barre des 100 millions de touristes internationaux.
Des recettes touristiques réévaluées
Du côté des recettes, cela semble se présenter un peu mieux. « Malgré une baisse de la fréquentation touristique sur le premier semestre de l’année 2019, les recettes du tourisme international ne régressent pas, permettant d’escompter atteindre la cible fixée par le Gouvernement pour 2020 », précise le document.
Celles-ci devraient atteindre 60 milliards d’euros alors que le précédent objectif fixé par le gouvernement était de 50 milliards d’euros de recettes touristiques. Comment ? « Dans le cadre de la révision des méthodes d’évaluation des recettes touristiques à laquelle participe la Banque de France, les recettes nettes issues du tourisme international augmentent de plus de 10 milliards d’euros. Le précédent objectif fixé par le gouvernement (50 milliards d’euros de recettes touristiques) a donc été réévalué pour être désormais établi à 60 milliards d’euros », fait savoir l’annexe.
L’estimation des recettes de voyages réalisée par la Banque de France s’appuie sur deux sources principales : l’enquête auprès des visiteurs étrangers (EVE), qui recense les flux de passagers aériens, maritimes, ferroviaires et routiers, et les données de paiements par cartes bancaires.