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E-Tourisme

Le Revenge Travel va-t-il finir par s’opposer au repli sur soi du tourisme responsable ?


Publié le : 10.01.2022 I Dernière Mise à jour : 10.01.2022
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Auteur

  • Remi Bain-Thouvenez

Tags : Technologie

Décimés par la crise, les acteurs du tourisme pourront s’appuyer sur les “Revenge Travelers”, ces voyageurs frustrés de ne pas avoir pu s’évader vers des contrées lointaines pendant des mois et désormais prêts à dépenser plus qu’avant la crise.

Selon une enquête réalisée en juin 2021 par Simon-Kucher and Partners, cabinet de conseil international en stratégie et en marketing, une majorité (73 %) des sondés Français s’apprête à partir en vacances entre juin et septembre, alors que près de la moitié d’entre eux (46 %) déclare ne pas être partie en vacances au cours des 12 derniers mois. L’étude, conduite auprès d’un échantillon de plus de 5 000 personnes dans sept pays (Allemagne, France, Pays-Bas, Royaume-Uni, États-Unis, Russie et Chine), identifie les “Revenge Travelers” comme segment clé pour la reprise du secteur.

L’étude montre que 83 % des voyageurs Français entendent dépenser autant (44 %) ou plus (39 %) pour leurs voyages en 2021 qu’avant la pandémie. Le consommateur Français est à cet égard comparable à ses pairs, puisqu’également 83 % des sondés au niveau mondial sont dans ce cas de figure.

Sébastien Vincent, directeur au bureau de Paris, membre de l’équipe loisirs, tourisme et transports de Simon-Kucher & Partners, commente : « La pandémie a durement affecté l’industrie du voyage et des loisirs en 2020. Mais nos travaux anticipent une reprise de l’activité dès l’été 2021, avec des Français qui souhaitent voyager et dépenser autant, voire plus, qu’avant la pandémie. Les Français indiquent favoriser des voyages domestiques, ce qui est un motif d’espoir pour les acteurs du tourisme et des loisirs en France. Pour les entreprises du secteur, une fenêtre d’opportunité inédite s’ouvre pour remettre à plat les stratégies et leur modèle commercial, avec à la clé, l’agilité qui leur permettra de capitaliser sur les nouvelles tendances. »

Inversement, les “Revenge Travelers” prévoient de dépenser encore plus en voyages post-pandémie.

La tendance du “Revenge Travel” a déjà été observée en Asie à l’automne 2020, où les restrictions liées au virus avaient commencé à être levées. La Chine en est un exemple : selon Bloomberg, pendant la « Golden Week Holiday », les voyages de loisirs ont atteint 80 % du niveau d’avant la COVID-19 - une reprise prometteuse au vu de la situation actuelle.

Une tendance similaire est à observer aux Etats-Unis, où la demande domestique est très forte en ce deuxième trimestre 2021. Depuis le « Spring Break », nous observons un rebond fort de la demande, avec des niveaux de ventes supérieurs aux niveaux de 2019, et ce malgré l’absence de voyageurs internationaux.

40% des Français entrent dans la catégorie

Sur l’ensemble des consommateurs français interrogés, environ 40 % appartiennent actuellement à ce segment des “Revenge Travelers”, un chiffre en hausse significative par rapport à notre dernière étude datant d’octobre 2020, où seulement 10 % des répondants prévoyaient de dépenser plus à la sortie de la crise qu’avant la pandémie. À noter également qu’environ 5 % des Français interrogés envisagent même de dépenser « beaucoup plus » qu’avant la crise pour leur hébergement, leur transport, leur nourriture, leurs excursions, mais aussi pour leurs souvenirs et autres cadeaux. Ce chiffre atteint même 10 % pour les dépenses liées au bien-être, sans doute lié à la volonté des Français de compenser une année marquée par les restrictions gouvernementales.

Si les perspectives du marché sont prometteuses, l’impact de la pandémie sur le comportement des voyageurs sera durable.

En 2020, les touristes ont dû séjourner plus près de chez eux. Cette tendance du “staycation” ne devrait pas s’estomper rapidement. Alors qu’ils étaient 50 % à rester en France pour leurs vacances avant la pandémie, ils sont maintenant 61 % à préférer voyager dans leur pays plutôt qu’à l’étranger.

La voiture restera le moyen privilégié

L’étude nous apprend aussi que la voiture restera le moyen privilégié par les Français pour se rendre en vacances (65 %), avec peu d’évolution liée à la pandémie. Les transports en public (métro, bus, train) ainsi que l’avion sont les deux moyens de transport les plus impactés par la crise du COVID : alors que 24 % (respectivement 39 %) des Français les utilisaient pour se rendre en vacances avant la pandémie, seulement 20 % (respectivement 31 %) les considèrent pour leurs déplacements post-COVID.

Les professionnels du voyage noteront également que 46 % des Français interrogés seraient prêts à prolonger leurs vacances d’une à deux semaines pour rester sur place tout en télétravaillant. Pour attirer cette clientèle, ils devront proposer un réseau internet haut débit stable (sollicité par 57 % des répondants) ainsi qu’une pièce additionnelle pour permettre de travailler au calme (45 %).

Les comportements de réservation risquent également d’être impactés sur le long terme. Selon Dario Sangiovanni, directeur au bureau de Paris, également membre de l’équipe loisirs, tourisme et transports : « L’un des principaux changements dans le comportement des consommateurs suite à la pandémie concerne la réservation. Davantage de réservations en dernière minute à l’horizon et moins de produits packagés, traduisent une envie d’avoir de plus en plus de flexibilité dans ses choix. Les acteurs du secteur touristique devront donc revoir leur stratégie de communication et d’interaction avec clients et prospects pour s’adapter à ces nouveaux timings et ces nouvelles attentes des voyageurs. »

L’étude « Revenge Travel 2021 » a été menée par SimonKucher & Partners en juin 2020. Plus de 5 000 personnes ont été interrogées en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Russie et en Chine, sur leurs comportements en matière de voyages et de réservations.

Simon-Kucher & Partners est un cabinet de conseil international qui compte plus de 1 400 employés répartis dans 40 bureaux dans le monde et qui se concentre sur la TopLine Power®. Fondée en 1985, la société a plus de 35 ans d’expérience dans le conseil en stratégie, en ventes et en marketing. Elle est considérée comme leader international dans les domaines du pricing, du marketing et des ventes. Sa practice « LTT » est spécialisée dans les secteurs des Loisirs, du Tourisme et du Transport. En France, Simon-Kucher & Partners compte plus de 100 consultants basés à Paris.

 

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