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Surtourisme : ces destinations qui n'en peuvent plus


Publié le : 14.05.2019 I Dernière Mise à jour : 14.05.2019
Street crowd
Face à l'afflux massif de visiteurs, plusieurs villes ont décidé de prendre des mesures pour limiter le nombre de touristes. I Crédit photo Adobe Stock

Auteur

  • Didier Forray

Tags : Tendance

Trop de tourisme tue le tourisme ? Face à l'afflux massif de visiteurs, plusieurs destinations à travers le monde ont décidé de prendre des mesures pour limiter le nombre de touristes.

Habituellement, la mission d'un office du tourisme consiste à attirer le plus de visiteurs possible dans son pays. Pourtant, certains offices du tourisme en sont réduits à faire l'inverse… Dernier exemple en date, l'office du tourisme des Pays-Bas a décidé de reporter une campagne de promotion qui aurait dû permettre de séduire de nouveaux visiteurs. La raison ? Les Pays-Bas considèrent qu'il y a désormais trop de touristes dans le pays ! Amsterdam et ses 820 000 habitants totalisent en effet 8,3 millions de nuitées et 18 millions de visiteurs à l'année.

Et Amsterdam est loin d'être un cas isolé : Barcelone, Rome, Porto ou Venise sont elles aussi victimes de leur succès. Sans oublier Dubrovnik, assaillie par les fans de la série Game of Thrones… Nombre de sites historiques fragiles souffrent de ce trop-plein et les centres-villes se vident peu à peu de leurs habitants, laissant la place aux plateformes de locations saisonnières, Airbnb en tête, transformant la nature même de la ville et entraînant une pénurie de logements pour les habitants ainsi qu'une hausse des loyers.

L'Islande constitue un autre exemple d'une destination dépassée par son visitorat : la petite île de 340 000 habitants est passée de 500 000 touristes en 2009 à plus de 2,3 millions de visiteurs l'an dernier... Une explosion qui surpasse les capacités actuelles des infrastructures, en particulier à Reykjavik, le point d'entrée de tous les touristes.

Pour tenter de contrôler le phénomène, plusieurs destinations ont désormais pris des mesures. Depuis le 1er mai dernier, Venise vient de déployer une taxe de 3 € pour tous les touristes à la journée, afin de financer le nettoyage. La ville de 55 000 habitants est envahie par 25 millions de touristes chaque année. Et la mairie réfléchit déjà à un nouveau système contraignant de réservations pour visiter la ville d'ici à 2022.

Un accès limité au Machu Picchu

A Rome, les bus touristiques ne sont plus admis dans le centre historique depuis janvier dernier. La maire de la ville Virginia Raggi entend ainsi protéger les sites mais aussi réduire la pollution de l'air et le bruit.

Avec plus de 30 millions de visiteurs l'an dernier, Barcelone s'est quant à elle attaquée à Airbnb, en chassant les appartements loués illégalement. La mairie d'Amsterdam devrait de son côté interdire les visites guidées du Quartier Rouge à partir de l'an prochain.

Et il n'y a pas que l'Europe qui est touchée. Au Pérou, les autorités viennent de décider de limiter l'accès au Machu Picchu, l'emblématique cité inca. Un premier test va être mené du 15 au 28 mai avec un quota fixé à 6 000 touristes chaque jour sur le site. Si les résultats sont concluants, le dispositif devrait alors être formellement lancé le 1er juin.

En Indonésie, le gouvernement de Bali prépare une taxe de 14 $ pour tout touriste arrivant sur l'île. L'argent doit servir à la protection de l'environnement.

En Thaïlande, la lutte contre le surtourisme a même franchi une étape supplémentaire : l'emblématique plage de Koh Phi Phi Leh, cadre du film The Beach avec Leonardo de Caprio, a été purement et simplement fermée au public en juin dernier jusqu'en 2021. Une façon radicale de chasser les touristes.

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