Comme la plupart des grandes métropoles européennes, Madrid reçoit chaque année de plus en plus de touristes, qui peuvent facilement se rendre sur place par l’intermédiaire des compagnies aériennes low cost. Quelles sont les conséquences d’un tel afflux ? Comment faire de cette situation une opportunité ? Faisons le point ensemble.
Les conséquences du tourisme de masse à Madrid
Madrid attire chaque année davantage de visiteurs, attirés par sa grande richesse culturelle et architecturale, mais aussi par son atmosphère chaleureuse et décontractée. En 2019, la ville a accueilli de 7,6 millions de touristes… En 2024, une dizaine de millions de visiteurs auront foulé le sol madrilène.
Ces personnes viennent du monde entier pour visiter des musées et des monuments tels que le Prado, mais aussi plus simplement pour passer du bon temps dans les nombreux bars et restaurants de la ville, ou encore pour faire du shopping sur Gran Vía.
Comme nous allons le voir, cet afflux touristique présente des avantages et des inconvénients pour les habitants de la capitale espagnole. Bien entendu, cela stimule fortement l’économie locale et contribue à la prospérité des Madrilènes… Mais cela peut également nuire à leur qualité de vie.
Les avantages du tourisme à Madrid
Dans toutes les villes du monde, la présence de touristes est globalement bénéfique. À Madrid comme ailleurs, le tourisme de masse est un puissant carburant pour l’économie locale. Les retombées économiques sont directes dans plusieurs domaines, notamment dans l’hôtellerie, les transports ou le divertissement… Mais il y a également d’autres retombées indirectes. Cela permet notamment de créer de l’emploi dans divers secteurs plus ou moins directement liés au tourisme, tels que la grande distribution, ou encore l’entretien des espaces verts…
Ces gains étant considérables, la municipalité madrilène et le gouvernement font leur possible pour entretenir et valoriser le riche patrimoine de la ville. Cela les incite également à développer un service de transports en commun efficace et abordable et à entretenir le réseau routier.
Les inconvénients du tourisme de masse
Bien entendu, le tourisme de masse est également source de certains problèmes qu’il faut savoir contrer efficacement.
La première source de problèmes est sans conteste la surpopulation qui frappe les zones les plus touristiques. Cette surpopulation a des conséquences sur le logement, les transports et la qualité de vie.
Cela a entraîné une inflation, en particulier dans le secteur immobilier. Les investisseurs, en achetant des logements en centre-ville pour les louer sur de courtes durées, ont contribué à l’augmentation des loyers. Beaucoup d’habitants de la capitale espagnole doivent s’éloigner du centre-ville pour pouvoir vivre dignement.
Cette surpopulation a également des conséquences sur les transports. Les bus et les métros sont fréquemment surchargés aux heures de pointe. Les automobilistes doivent quant à eux faire face aux embouteillages et à des problèmes de stationnement…
Enfin, bien entendu, le tourisme de masse est une source non négligeable de pollution. Qui dit plus de population dit automatiquement plus de saleté et plus de déchets. L’augmentation du nombre d’avions, de bus et de voitures entraîne également une dégradation de la qualité de l’air. N’oublions pas non plus la pollution sonore, autre source de dégradation de la qualité de vie dans les grandes agglomérations européennes.
Tourisme durable : l’exemple madrilène
Pour profiter du tourisme en limitant ses conséquences néfastes, Madrid a d’ores et déjà mis en place plusieurs projets intéressants :
- Le projet le plus ambitieux est sans conteste la création d’une ceinture verte autour de la ville. Il s’agit de planter des arbres autour de Madrid afin de créer une forêt métropolitaine. Des milliers de pousses d’arbres ont déjà été plantées afin de lutter contre le réchauffement climatique et pour offrir aux habitants comme aux visiteurs un cadre de vie plus agréable. À terme, cela permettra d’améliorer la qualité de l’air en ville tout en luttant contre la création d’îlots de chaleur.
- Notons aussi un plan de développement urbain qui prévoit de connecter ces nouvelles zones vertes avec d’autres, plus anciennes. L’objectif est de mettre en place un réseau de parcs, de forêts, et de pistes cyclables dans toute la métropole.
- En ce qui concerne le transport, une surface de 472 hectares en plein centre-ville a déjà été interdite à la circulation. Seuls les résidents et les transports publics ont droit d’y accéder. À terme, cela pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 %. L’espace piétonnier, quant à lui, devrait augmenter considérablement dans les années à venir.
- Enfin, outre la ceinture verte, Madrid a pour projet de planter davantage d’arbres en centre-ville. Elle encourage également la création de bâtiments avec toitures végétalisées, ce qui permet de lutter à la fois contre le réchauffement climatique et la pollution sonore.