Les éventuels repreneurs avaient jusqu’à hier soir pour formuler une offre améliorée de reprise d’Aigle Azur. Les deux groupes aériens français ont finalement renoncé, au profit d’autres candidats.
Chaque jour apporte son lot de rebondissements dans l’affaire Aigle Azur. Placée en redressement judiciaire début septembre, puis en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité, la compagnie voit défiler les candidats repreneurs depuis plusieurs jours. Parmi eux, Air France et le groupe Dubreuil (Air Caraïbes, Frenchbee), qui suscitaient l’adhésion d’une partie du personnel.
Après avoir envisagé de déposer une offre conjointe auprès du tribunal de commerce d’Évry, les deux compagnies ont finalement jeté l’éponge. « L’étude de récents éléments portés à notre connaissance a révélé des problématiques nouvelles liées notamment au passif social de l’entreprise. Les montants en jeu et les risques sociaux associés à la reprise des salariés ne nous permettent plus d’envisager un plan de reprise raisonnable et économiquement viable », a annoncé le groupe Dubreuil dans un communiqué.
« Même si on est déçu, on n’est pas étonné. La compagnie a quand même un passif de 148 millions d’euros sur le dos ! », réagit l’une des représentantes syndicales des personnels navigants commerciaux (PNC). « Mais on n’est pas davantage rassuré par les autres offres, qui n’apportent pas assez de liquidités. » Quatre autres repreneurs potentiels sont effet toujours sur les rangs.
Lionel Guérin, Vueling et Gérard Houa y croient encore
Ainsi, Lionel Guérin, l’ex-patron de HOP !, et Philippe Micouleau, ont finalement déposé une offre portant sur la « totalité du fonds de commerce » et passerait par une « holding de reprise » dont les actionnaires seront Lionel Guérin et Philippe Micouleau (30%) et DFO oil product (70%) dans un premier temps, puis les salariés « dans la limite de 20% » ensuite. 787 salariés seraient repris, dont 526 en France, selon les informations de l’AFP.
Vueling, premier repreneur à s’être positionné, propose la reprise du contrat de location d’un A320-200 et surtout des 2 184 créneaux horaires de jour attribués à Aigle Azur au départ d’Orly, ainsi que les 231 créneaux de nuit sur l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Seuls 8 copilotes et 15 PNC seraient repris « selon les conditions actuellement applicables au sein de la low-cost ».
Gérard Houa, par le biais de son entreprise Lu Azur, est toujours dans la course, prévoyant la reprise de 90% de la la flotte actuelle et 87% des employés et un financement de 30,4 millions d’euros, dont la moitié provenant de M. Houa.
« Le problème, c’est que ces fonds ne proviennent pas d’Europe, ce qui est impossible pour racheter une compagnie européenne », souligne la représentante syndicale jointe par la rédaction. Quant à la quatrième offre, rien n’a filtré pour le moment. Réponse le 27 septembre prochain.