La justice a finalement décidé de placer la compagnie en liquidation judiciaire. Mais laisse aux repreneurs potentiels la possibilité d’améliorer leur offre. Les salariés devraient être fixés sur leur sort le 27 septembre prochain.
Le tribunal de commerce d’Évry (91) n’a pas été convaincu hier par les possibles repreneurs d’Aigle Azur. Sept d’entre eux ont en effet été auditionnés par les juges pour évaluer de la solidité de leurs engagements financiers et humains. En vain. La justice a finalement décidé de placer l’entreprise en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité.
Autrement dit, les candidats bénéficient d’un délai supplémentaire pour qu’ils puissent peaufiner leurs offres et de continuer à payer les salariés. « Aujourd’hui les offres n’ont pas été suffisamment satisfaisantes, le tribunal a demandé une amélioration des offres » qui pourront être remises « jusqu’à mercredi minuit ».
Les PNC très inquiets
Elles seront examinées le 23 septembre par le tribunal, pour un délibéré rendu « au plus tard le 27 septembre », a expliqué la présidente du tribunal Sonia Arrouas. Cette décision « donne un espoir pour l’amélioration d’offres qui ont été faites » à Loïc Philippot, vice-président du syndicat de pilotes SNPL Aigle Azur. De son côté, la CFDT appelle dans un communiqué « le groupe Air France et le groupe Dubreuil [à utiliser] ce délai afin de négocier un accord de performance collectif avec les organisations syndicales de l’entreprise ».
Les personnels navigants commerciaux (PNC) sont en revanche très inquiets, comme l’explique une représentante syndicale contactée par la rédaction : « On encaisse, on ne sait toujours pas dans quel cadre juridique on va se trouver. Va-t-on être transféré aux mêmes conditions de travail ? Air France et Air Caraïbes ne le souhaitent pas. Va-t-on être licencié dans ce cas et toucher des indemnités ? Avec quel argent ? La trésorerie restante doit servir à ça normalement mais on ne nous dit rien. »
Face à ces difficultés, elle et d’autres PNC sollicitent des avocats afin de déterminer les différents scénarios auxquels les salariés doivent se préparer. Et la représentante syndicale de conclure : « Vu notre état de stress, je pense qu’en octobre, on ira tous chez le psy. »