L’Etat français met en place un plan historique pour sauver la compagnie. Le gouvernement néerlandais met également la main à la poche pour KLM.
Il faut sauver le soldat Air France. En tout cas le gouvernement français met les moyens pour y parvenir. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé, le 24 avril, une enveloppe totale de 7 milliards d'euros pour la compagnie aérienne, lors d'une interview au journal de 20h de TF1.
Ces prêts se décomposeront en 4 milliards de prêts bancaires garantis à 90% par l'Etat et 3 milliards de prêt direct de l'Etat, a précisé Bruno Le Maire. "Il faut sauver notre compagnie nationale", a-t-il indiqué qualifiant ce plan d'"historique".
Il a en revanche souligné que la nationalisation de la compagnie n’était "pas à l'ordre du jour", alors que l'option avait pu être évoquée.
2 à 4 milliards d’euros pour KLM
Une heure plus tard, le ministre des Finances néerlandais Wopke Hoekstra a promis 2 à 4 milliards d'euros d'aide publique pour KLM, lors d'une conférence de presse à La Haye.
Les Etats français et néerlandais possèdent chacun environ 14% du groupe. "Nous sommes en train de préciser les détails" de ce soutien, a-t-il ajouté mais l'ensemble ressemblera à "des prêts et des garanties".
Le gouvernement néerlandais va néanmoins poser des conditions à l'octroi de ces aides, a précisé Wopke Hoekstra, comme le fait de ne pas verser de bonus, d'intéressement ou de dividendes.
Pour Air France, il ne s’agit pas non plus de signer "un chèque en blanc". "Nous avons fixé des conditions à Air France. Des conditions de rentabilité (…) et des conditions écologiques. Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l'environnement de la planète. C'est la condition à laquelle je suis le plus attaché", a affirmé Bruno Le Maire.
Pas de retour à la normale avant 2022
Au total, le groupe aérien franco-néerlandais va pouvoir compter sur une enveloppe de 9 à 11 milliards d'euros pour traverser cette crise inédite. Les deux ministres ont publié un communiqué commun pour assurer "partager la même priorité pour Air France-KLM", à savoir faire tendre "tous les efforts pour répondre à ce choc sans précédent" et "sauver les 350.000 emplois directs et indirects qui vont avec".
Y parviendront-ils ? Dans un entretien publié samedi par Les Echos, le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, estime que le retour à la normale n'interviendra "pas avant deux ans, peut-être même un peu plus".
"Cela dépendra de la réouverture des frontières, mais aussi du temps qu'il faudra à nos clients pour revenir dans les avions". Cependant, le prêt de l'Etat français va, selon lui, permettre à la compagnie "de passer la période la plus difficile".