Le tribunal de commerce d’Évry a planché toute la journée sur les offres de reprise pour Aigle Azur. On fait le point.
Combien d’offres le tribunal a-t-il examiné ?
13 offres étaient sur la table, Lionel Guérin, l’ancien patron de HOP ! ayant finalement retiré la sienne ce week-end, d’après des sources de l’AFP. Mais seuls cinq repreneurs potentiels ont finalement été auditionnés : Air France, le groupe Dubreuil (Air Caraïbes, Frenchbee), Gérard Houa (Lu Azur) et « deux plus petites » offres, selon la présidente du tribunal Sonia Arrouas.
Interrogé par CBS News hier, le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a expliqué que les offres d’Air France et du groupe Dubreuil (Air Caraïbes, Frenchbee) sont en concurrence avec celle d’un « transporteur étranger » qui serait Easyjet. La compagnie s’intéresse particulièrement aux slots détenus par Aigle Azur à l’aéroport d’Orly.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Le tribunal devrait finalement formuler en fin de journée « une demande de renvoi pour l’amélioration des offres », a expliqué à la presse Sonia Arrouas. Plusieurs options s’offrent en effet aux juges : déclarer la liquidation de l'entreprise, mettre leur décision en délibéré ou renvoyer l’affaire en accordant une « prolongation de l’activité » pendant quelques semaines afin de « transformer les offres d’Air France et du groupe Dubreuil en plan de cession », comme demandé par la CFDT et la CFTC, syndicats majoritaires au sein d’Aigle Azur. La présidente du tribunal a assuré que « la sauvegarde d’un maximum de salariés est [la] priorité ».
A la sortie de son audition, Marc Rochet, le président d'Air Caraïbes et de Frenchbee, a indiqué qu’« il faudrait sans doute 48 heures pour bien rédiger tout ça » si jamais une offre commune entre Air France et Air Caraïbes est retenue.
Quelle est la situation d’Aigle Azur ?
Criblée de dettes (elle accuse un « passif de 148 millions d’euros »), Aigle Azur est en redressement judiciaire depuis le 7 septembre dernier après une semaine de rebondissements. Elle a transporté 1,88 million de passagers en 2018 et emploie plus de 800 salariés en France et 350 en Algérie.