Alors que Laurent Magnin a signé son « Adieu aux larmes » après l’annonce de la liquidation de l’entreprise, les personnels de XL Airways se veulent combatifs. Malgré le chagrin et l’incompréhension.
« Il faut maintenant laisser les personnels faire leur deuil et organiser la suite. » Après l’annonce de la liquidation judiciaire de XL Airways, les salariés sont sonnés. Et amers, explique un représentant syndical de la compagnie. « Oui, on est submergé de taxes, oui, le transport aérien français subit un dumping social mais c’est la gestion de la compagnie qui nous a conduit là. Se retrancher derrière l’écotaxe d’Élisabeth Borne qui n’est même pas encore entrée en vigueur est une belle excuse ! »
Le PDG Laurent Magnin alertait fréquemment sur le poids des charges sociales et des taxes sur les comptes des compagnies aériennes françaises dans les médias. Ce qu’il n’a pas manqué de refaire dans une lettre ouverte publiée vendredi dernier : « Depuis des années, j’alerte sur la fragilité inouïe de notre pavillon face à une concurrence ne disposant pas des mêmes armes et que nous subissons. Les résultats de nos compagnies françaises ne sont pas à la hauteur et ne nous protègent pas. »
Négociation avec Air France pour une "sélection dédiée"
Un salarié de XL Airways, contacté par la rédaction, dénonce de son côté « le manque d’investissement » des actionnaires successifs et le maintien de Laurent Magnin et de la même direction à chacun de ces changements. « Aujourd’hui, on veut qu’il se taise et qu’ils nous laissent préparer la suite », assène-t-il, partagé entre colère et tristesse.
Les syndicats se mobilisent ainsi en coulisses pour les quelque 570 salariés qui s’apprêtent à perdre leur emploi. Du côté des personnels navigants, l’Union des navigants de l’aviation civile (Unac) travaille activement à la mise en place d’« une sélection dédiée avec obligation de résultat » chez Air France pour les PNC de XL Airways. « Nous savons que 1 500 postes sont à pourvoir chez Air France en 3 ans. Nous espérons qu'un quota soit réservé aux personnels de XL Airways », détaille le représentant syndical. Et pourquoi pas, d'Aigle Azur.
Les salariés devraient en effet être licenciés sous trois semaines environ, obligeant les syndicats à une réaction rapide pour anticiper la période de chômage que certains risquent de rencontrer. Et il y a urgence. Selon ce salarié, « certaines personnes n’ont plus d’argent pour subvenir à leurs besoins ».