Alors que la direction annonce un vaste plan de licenciement, une grève illimitée pourrait mettre un peu plus en danger la compagnie aérienne Sud-africaine.
South African Airways parviendra-t-elle a redresser la barre ? Alors que la compagnie nationale sud-africaine est dans le rouge depuis près de 10 ans, victime de mauvaise gestion et de scandales de corruption, les difficultés s'accentuent encore. Plusieurs voyants sont au rouge, à commencer par des revenus insuffisants, un manque cruel de liquidités et une dette qui atteint désormais près de 560 millions d'euros. La hausse du prix du carburant et les dernières fluctuations monétaires ne font pas non plus les affaires de l'entreprise. Sans oublier une flotte vieillissante, fortement consommatrice de carburant et coûteuse en termes de maintenance.
"De plus, le bilan de South African Airways a toujours été faible et il le reste malgré les importantes injections de capital récentes du gouvernement", confie Zukisa Ramasia, nouvelle PDG de la compagnie depuis juin dernier. "Nos pertes continues et notre recours aux garanties du gouvernement pour emprunter de l'argent ont augmenté les intérêts débiteurs, ce qui a une incidence sur les coûts de fonctionnement de l'entreprise", poursuit-elle.
Les personnels de South African Airways se mettent en grève
Face à une situation financière qui ne cesse de se dégrader, la direction a annoncé mardi la mise en place d'ici mars 2020 d'un plan de restructuration qui doit permettre d'économiser 42 millions d'euros par an, avec le licenciement de 20% des effectifs de la compagnie, soit un peu moins d'un millier de personnes sur un total de 5 146 salariés.
"Aucune décision finale ne sera prise avant la fin du processus de consultation des salariés", précise toutefois la compagnie. Mais la réaction du personnel ne s'est pas fait attendre : les syndicats NUMSA et SACCA, qui représentent plus de 3 000 salariés au sein de la compagnie, ont appelé à la grève à partir de vendredi pour une durée indéterminée. Les syndicats remettent d'ailleurs sur la table leur demande d'augmentation des salaires de 8%, alors que la direction propose une hausse de 5,9%.
Hier, la PDG de la compagnie a tiré la sonnette d'alarme en affirmant que "la grève met en danger l'avenir de la compagnie". "Nous avons maintes fois demandé aux syndicats de reconnaître la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons et de travailler main dans la main avec nous pour éviter une détérioration de la situation", lance Zukisa Ramasia.
En attendant, la compagnie a d'ores et déjà annoncé l'annulation de la quasi totalité des vols domestiques et internationaux pour vendredi et samedi, soit une centaine de vols chaque jour.